Le 5 novembre, Frédéric Mitterrand s’est rendu au musée Jean-Jacques Henner, à Paris. Le musée rouvre le 7 novembre après une campagne de travaux d’un an et demi.

Quatre ans de fermeture. Le musée national Jean-Jacques Henner rouvre ses portes au public le 7 novembre après d’importants travaux de rénovations engagés dans le double objectif de rendre à l’hôtel particulier qui abrite le musée son cachet de la fin du XIXe siècle, et de moderniser les conditions d’accueil du public. La réhabilitation a été confiée à Jean-François Bodin, architecte auquel on doit également la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Le musée a été fermé courant 2005 afin de permettre la préparation de la campagne de travaux. Ceux-ci se déroulés entre janvier 2008 et juillet 2009, représentant un budget total de près d’1,5 million d’euros.

Hôtel particulier et atelier d’artiste. Le musée Henner est l'un des rares témoignages accessibles au public de l’architecture privée sous la IIIe République. Cet hôtel particulier du XVIIe arrondissement fut d’abord la demeure et l’atelier du peintre Guillaume Dubufe (1853-1909). Il permettait à son propriétaire de mettre en scène ses œuvres dans un cadre témoignant également de son savoir-faire de peintre de décors. Le mélange des styles et des références à des époques et à des cultures diverses (Renaissance française, Empire ottoman, Andalousie, Afrique du Nord, Chine...) est caractéristique du goût éclectique.

Couleurs d’origine. Les murs du musée consacré à l’œuvre de Jean-Jacques Henner (1829-1905) ont enfin retrouvé leurs couleurs d’origine. Cette nouvelle polychromie met particulièrement en valeur les éléments conservés du décor éclectique de Dubufe comme les moucharabiehs égyptiens qui donnaient une atmosphère orientale au grand atelier du premier étage. Des travaux très délicats dans ce bâtiment complexe construit en 1876-78 ont également permis de rendre les espaces accessibles aux personnes à mobilité réduite.

De l’Alsace à la Villa Médicis. Dans le cadre intime d’une maison d’artistes, les collections, retracent, de son Alsace natale à Paris en passant par la Villa Médicis à Rome, l’itinéraire d’un artiste qui était considéré comme l'un des plus importants de son temps. Tous les tableaux qui le nécessitaient ont été récemment restaurés.
A côté d’un des plus célèbres tableau de l’artiste, L’Alsace. Elle attend, incarnation du sentiment patriotique après la défaite de 1870, le musée présente de lumineux paysages italiens, des tableaux de Salon aux sujets religieux ou historiques tel Saint Sébastien, des portraits comme La Femme au parapluie ainsi que les paysages alsaciens idéalisés, peuplés de femmes rousses qui ont fait la célébrité du peintre.