Description
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L'égide, peau de chèvre ourlée de serpents et timbrée de la tête de la gorgone Méduse (symbole de protection), permet de reconnaître ici Athéna. Cette petite sculpture de très belle qualité dérive d'une statue en bronze, peut-être réalisée par Crésilas, vers 430 avant notre ère. Si l'original a disparu, le musée du Louvre en conserve une réplique en marbre d'époque romaine, complète et surtout colossale, découverte à Velletri (Italie). Pascal Capus, 2015. Cette statuette correspond à la faveur manifestée par les Romains pour les répliques en réduction des grandes oeuvres d'art. Ainsi transposait-on dans le cercle domestique ou les espaces plus intimes des bâtiments publics (petites salles des thermes par exemple) les monumentales représentations des dieux initialement commandées pour des temples. Le phénomène traduit l'omniprésence des dieux, placés dans des lieux où leurs images ne servent plus nécessairement un culte, mais témoignent plutôt de l'univers culturel et artistique légué par la Grèce dans lequel évoluent les citoyens romains. Cette statuette reproduit une grande statue en bronze d'Athéna fondue dans la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C. et souvent attribuée au sculpteur grec Crésilas, disciple du célèbre Phidias. Cet original, qui dérivait lui-même de la statue colossale de la déesse qui se dressait à l'intérieur du Parthénon, a disparu. Sa réplique la plus connue est la fameuse Pallas de Velletri, aujourd'hui au musée du Louvre. Du bronze d'origine, la statuette de Chiragan a gardé la fluidité d'un péplos et d'un manteau finement plissés en un savant jeu de draperie sur lequel brille et vibre la lumière. Grâce aux autres répliques, il est possible d'imaginer la tête casquée, la lance tenue de la main droite et la figurine de Victoire ailée présentée de la gauche. L'égide, une peau de serpent ourlée de têtes de reptiles et timbrée du visage de Méduse, signe d'invincibilité, permet de reconnaître la déesse malgré les parties manquantes. Parmi les répliques de cette taille, il s'agit de la plus belle. Elle fut probablement sculptée vers le milieu du IIe siècle de notre ère pour un amateur d'art raffiné. [Daniel Cazes, 1999]
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Bibliographie
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Registre d'inventaire, musée des Augustins, 1831-1916. (n° 668 : indique bien campagne de fouilles de 1890-1891 mené par M. Lebègue) Reinach (Salomon), Répertoire de la statuaire grecque et romaine, t. II, Paris, Editions Ernest Leroux, 1897. (n° 292.) Joulin (Léon), "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901, (n° 136 D) Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908, (n° 907.) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (n° 113.) Bulletin municipal de la Ville de Toulouse, Toulouse, 1936, (p. 830) Slavazzi (Fabrizio), Italia Verius quam provincia. Diffusione e funzioni delle copie di sculture greche, nella Gallia Narbonensis, Edizioni Scientifiche Italiane, Naples, 1996, (p. 40-41 et 185-186.) Cazes (Daniel), Le musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 109-110) Archéologie d'art et d'Histoire, 2010. (tome III, p. 98, fig.14.)
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