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Norbert
AUJOULAT - Centre National de Préhistoire, Ministère de la Culture Marc
DELLUC - Spéléo-Club de Périgueux Jean-Michel GENESTE
Plusieurs centaines
de figures complètes ou partielles ont été décomptées, dans un premier
temps. Elles appartiennent toutes au bestiaire traditionnel du monde
paléolithique, à savoir : mammouths, rhinocéros, cervidés, et en
nombre plus important bisons et chevaux. L'iconographie de ce site
tire son originalité de la présence de représentations animales rarement
exprimées dans ce contexte, notamment des oiseaux, mais aussi des figures
étranges, aux mufles allongés, la gueule ouverte dont l'identification
précise reste du domaine des hypothèses.
Des silhouettes féminines et des représentations sexuelles complètent
l'iconographie du site, ainsi que de nombreux tracés digitaux (réalisés
aux doigts), le support tendre à grain moyennement fin devait autoriser
cette forme d'expression.
Toutes les figures relèvent de la gravure, tant sur les parois qu'au sol,
sur argile. Seuls quelques rares tracés au doigt, de couleur rouge, rompent
cette unité. Une autre forme de témoignage relatif à l'anthropisation
de ce milieu est effective par la présence de vestiges osseux humains
répartis dans plusieurs dépressions du sol (bauges à ours) distantes les
unes des autres de quelques mètres. L'une conserve la quasi-totalité d'un
squelette, avec plusieurs éléments osseux en connexion anatomique. Mêlées
aux graphismes pariétaux, mais toujours en position sous-jacente, c'est-à-dire
d'époque antérieure, de très nombreuses griffades d'ours se reconnaissent.
On leur associe les bauges creusées dans l'argile.
Le caractère maniériste de ces figures et plusieurs indices relatifs
aux conventions graphiques, notamment la linéarité des contours, les attaches de membres juxtaposées (absence de perspective),
des encornures traduites frontalement pour un corps de profil, sont autant
d'éléments qui laissent à penser à une mise en place de ces motifs au
cours du Gravettien, probablement moyen (entre 29 500 et 28 000 ans). Une première analyse graphique montre
qu'il existe certaines analogies avec l'art pariétal du Quercy, en particulier
celui de la grotte du Pech-Merle et de Roucadour mais aussi avec Gargas (Hautes-Pyrénées).
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