Pour marquer le retour de la France
aux premiers rangs des puissances mondiales dans les premières
années du Second Empire, une exposition universelle fut organisée
en 1855 à Paris. Avec l’aide de la Chambre de commerce
de Bordeaux, les vins de la Gironde y furent présentés.
Il était prévu qu’ils soient tous exposés
avec des étiquettes identiques sans aucune indication de leur
qualité. Lodi-Martin Duffour-Dubergier, -président de
la Chambre de commerce, fit préparer une carte des vignobles
qui, présentée avec les vins, indiquait d’où
provenaient les meilleurs. Pour renforcer cette idée de qualité,
la Chambre demanda au Syndicat des courtiers bordelais de dresser une
liste des meilleurs vins rouges et blancs de la région.
Pour ce faire, les courtiers n’organisèrent aucune dégustation.
Ils ne se limitèrent pas non plus aux vins exposés. Le
plus simplement du monde, ils consultèrent le prix des vins de
Bordeaux depuis plusieurs décennies avec l’idée
que les meilleurs avaient, avec le temps, atteint les prix les plus
élevés.
Leur travail fut facilité par la hiérarchie de la place
de Bordeaux qui avait positionné les vins au niveau de prix approprié
au marché. Ce système avait -évolué depuis
plus d’un siècle et fait ses preuves. Les courtiers retranscrivirent
cette liste pour les vins rouges et blancs.
Voici comment fut établie la liste exposée à Paris
en 1855, celle qui est devenue le « classement de 1855 »,
l’une des clefs pour comprendre l’idée de qualité
des vins de -Bordeaux aujourd’hui.