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programme des manifestations
Aliénor, fille de Guillaume X d’Aquitaine (1126-1137),
devient en quelques semaines duchesse d’Aquitaine (avril 1137)
et reine de France par son mariage avec Louis VII (juillet 1137).
À la cour de France, elle apporte tout à la fois des
possessions territoriales immenses (situées entre le littoral
de l’Atlantique, les bassins du Rhône et de la Dordogne
et la basse vallée de l’Adour) et sa culture.
Aliénor et Louis VII s’entendent vite assez mal. Lors
de la deuxième croisade (1147-1149), où elle accompagne
le roi, Aliénor est soupçonnée – à
tort ou à raison – d’adultère ; l’idée
de divorce, une première fois avancée, est abandonnée
grâce à l’intervention du pape Eugène
III. Mais le couple n’a pas d’héritier mâle
et Suger, conseiller écouté de Louis VII, meurt en
janvier 1151 ; la procédure de divorce est engagée
et le concile de Beaugency (21 mars 1152) le prononce, sous prétexte
de consanguinité entre les époux.
En mai 1152, Aliénor épouse Henri Plantegenêt,
duc de Normandie et comte d’Anjou, qui devient, en novembre
1154, roi d’Angleterre. Le couple est couronné à
Westminster le 19 décembre suivant. Les époux, sans
être vraiment en désaccord, vivent séparés
pendant près de vingt ans. Pourtant, naissent de cette union
huit enfants, dont Richard Cœur de Lion (1157-1199), Jean Sans
Terre (1166-1216) et Aliénor (1161-1214), future mère
de Blanche de Castille. Aliénor et Henri II chevauchent continuellement
leurs immenses possessions. Pour faire pièce aux indocilités
des Poitevins, Henri II confie, en 1168, l’administration
du Poitou à Aliénor. À Poitiers, la reine vit
entourée d’artistes et de troubadours, dont Bernard
de Ventadour ; elle suscite nombre d’œuvres littéraires
tant en langue d’oïl (notamment Brut de Wace, Roman de
Troie de Benoît de Sainte-Maure) qu’en langue d’oc
(Girart de Roussillon). Mais, impliquée dans la révolte
des princes royaux contre Henri II (1173), elle est arrêtée
et emprisonnée en Angleterre jusqu’à la mort
du roi (mars 1189).
Libérée peu après, elle
fait preuve, en dépit de son âge, d’une activité
débordante : elle délivre alors, comme reine douairière,
la plupart de la centaine d’actes intitulés à
son nom ; elle réunit la rançon nécessaire
à la libération de Richard Cœur de Lion, qu’elle
s’empresse d’aller chercher en Empire (1194). Puis,
à la mort de ce dernier (mars 1199), elle confie le trône
d’Angleterre à Jean Sans Terre au détriment
de son petit-fils Arthur ; au cours de l’hiver 1199, elle
va en Castille pour prendre sa petite-fille Blanche, destinée
à épouser Louis, fils de Philippe Auguste. Au printemps
1200, elle se retire à Fontevraud, où elle meurt (31
mars ou 1er avril 1204) et est inhumée.
Jean Dufour
directeur d’études à la IVe section
de l’École pratique des hautes études
Dessin du sceau et du contresceau d’Aliénor
d’Aquitaine
avec les mentions respectives :
(Crux) ALIENOR’ DEI GRACIA REGINE ANGLORUM,
DUCISSE NORMAN’ ;
(Crux) ALIENOR’ DUCISSE AQUITANORUM
ET COMITISSE ANDEGAVOR
Bibl. nat. de France, coll. Clairambault
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