Célébrations
nationales 2004
Avant-propos
Les années se poussent successivement
comme des flots : cette affirmation de
Bossuet, trois fois séculaire, se vérifie dans les
sélections des anniversaires que le Haut comité des
célébrations nationales m’a proposé,
une nouvelle fois, de retenir.
D’Aliénor d’Aquitaine à George Sand, de
Rimbaud à Colette, de Saint Augustin à Lamennais,
de Michel de l’Hospital à l’abbé Pierre,
de Champlain à Schoelcher, de Talleyrand à Lyautey,
de la rédaction des coutumes
de France à l’instauration
de la T.V.A., des centenaires de l’Humanité
et du Jean-Christophe
de Romain Rolland au cinquantenaire du premier tome des Mémoires
de guerre de Charles de Gaulle, que d’œuvres,
de décisions, de destins sont ici rappelés !
Au-delà de faits politiques fondateurs comme l’Entente
cordiale, je veux redire que notre passé
parle plus encore à travers les découvertes scientifiques
comme le cinquantenaire du vaccin contre la poliomyélite
ou les évocations du monde des arts. Les cinquante ans de
la disparition d’Henri Matisse font aussi légitimement
partie de la mémoire nationale que les cent ans de Jean Gabin
ou de la chanson d’Aristide Bruant, À
la Bastille !
Dans l’action ministérielle,
face aux frondaisons du Palais Royal où je n’oublie
pas que Colette écrivait l’ordinaire me pique et me
vivifie, j’éprouve au quotidien la vérité
énoncée jadis par l’Aigle de Meaux : «
Il n’y a point de hasard dans le gouvernement des choses humaines
». La volonté de l’équipe ministérielle
unie autour du président de la République est d’affirmer
la France comme État laïc respectueux des diverses convictions
et de son histoire.
C’est pourquoi, dans le cortège des célébrations
de 2004, le rappel du Premier Empire occupe près du quart
du présent volume. La République ne célèbre
pas les aspects autocratiques d’un régime aboli ; elle
commémore un moment de l’histoire de la France et une
œuvre dont le Code civil, plusieurs monuments et certains tableaux
de David sont sans doute les plus beaux -fleurons.
Au seuil de l’année Sand,
admirons l’écrivain qui demandait du travail, de la
fatigue, de l’enthousiasme ! Saluons aussi particulièrement
les 150 ans d’Arthur Rimbaud, poète et voyant qui a
donné des couleurs aux voyelles de notre langue : A
noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu. Embarquons sur son
bateau ivre et suivons ses sentiers
où l’amour infini vous montera
dans l’âme.
Avec les collaborateurs bénévoles qu’elle rassemble
et que je remercie, la délégation aux célébrations
nationales retend les fils de la trame de notre passé au
bénéfice de tous les publics. Qu’ils trouvent
dans la centaine -d’événements et de noms retenus
pour l’année 2004 de quoi s’étonner, -s’instruire,
se passionner.
Jean-Jacques AILLAGON
Ministre de la culture et de la communication