Patrimoine juif protégé au titre des monuments historiques en paca
© drac paca - crmh, Martine Audibert, 2002
La présence de communautés juives en Provence est attestée depuis l’Antiquité. Au Moyen Age, ces communautés vivaient en bonne entente et beaucoup mieux que dans le reste de l’Europe. Toutefois, il faut distinguer une période de forte tension après la peste noire de 1348, puis une nouvelle fois, lors du rattachement de la Provence à la couronne royale en 1481, lorsque Louis XII décide d’expulser les juifs de toute la Provence. A partir de 1501, tous ceux qui ne partent pas doivent se convertir.
Les Papes d’Avignon, au XIVe siècle, protègent et accueillent dans le Comtat-Venaissin les communautés juives chassées du Languedoc et de la Provence. Elles sont regroupées essentiellement dans les quatre principales villes : Avignon, Carpentras, Cavaillon, L’Isle-sur-la-Sorgue ainsi qu’à Pernes-les-Fontaines.
A la fin du XVIIIe siècle, grâce à l’évolution des idées et à la Révolution française, les juifs retrouvent un statut de citoyen à part entière. Le rattachement du Comtat-Venaissin en 1791 permet l’intégration des juifs du Pape à la société française.
Dès le début du XIXe siècle, un grand nombre de "juifs du Pape" et autres israélites s’installent dans les villes de toute la Provence, principalement à Marseille et à Nice. Certains deviennent des notables très impliqués dans la vie publique et économique de la cité.
Le patrimoine lié aux communautés juives se caractérise par des maisons très élevées, regroupées dans lacarrière, du nom provençal signifiant la rue. La synagogue, non loin de là, est à la fois lieu de culte, salle de réunion et école. Dans ce quartier se trouve aussi la boulangerie pour faire les pains azymes et le bain rituelou "mikvé" en hébreu. Le cimetière spécifique est établi hors la ville.
Considérées comme une composante du patrimoine national, les synagogues du Comtat ont été protégées dès 1924 au titre des monuments historiques. Depuis, dans le cadre d’une politique de protection raisonnée du patrimoine juif en région, d’autres témoins ont été classés ou inscrits parmi les monuments historiques, ou labellisés patrimoine du XXe siècle.
Des objets mobiliers liés au culte de la religion juive ont été également classés au titre des monuments historiques.
Partager la page