• département : Var
• commune : Toulon
• appellation : Quartier du Port-Marchand : la Banane, le Bonaparte, le Saint-André
• auteur : Serge MIKELIAN (architecte)
• date : à partir de 1951
• protection : édifice non protégé
• label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites du 15 mars 2007

Après la deuxième guerre mondiale, à Toulon, de nouveaux quartiers sont créés en périphérie du centre-ville dans des périmètres de compensation, sur des parcelles de 10 hectares et plus. Dans ce contexte, vers 1950, Serge Mikélian, architecte en chef adjoint à la Reconstruction de Toulon, est chargé de l’aménagement du quartier du Port-Marchand. Illustrant une nouvelle conception de l’urbanisme, le bâti n’est plus aligné le long des rues mais disposé librement à l’intérieur de la parcelle de 16 hectares, dont il n’occupe plus qu’une petite surface. La diminution en densité du bâti est compensée par l’augmentation du nombre d’étages. L’implantation des immeubles nord-sud et est-ouest est choisie en fonction des vents et de l’ensoleillement ce qui permet de limiter la consommation d’électricité et de chauffage. Les abords des immeubles sont dotés de parcs de stationnement, d’aires de jeux ou d’équipements sportifs.

La Banane

Conçu en 1951, La Banane est un immeuble de forme incurvée, de 6 étages sur rez-de-chaussée, dont la façade est rythmée par l’alternance de fenêtres, de loggias et de claustras, organisées en bandes verticales. Le dernier étage en retrait, avec sa large corniche débordante et sa toiture de tuile, apparaît comme un "couronnement" de l’édifice. A l’ouest, la façade présente une trame plus serrée, le dernier étage est aligné en façade, mais distingué par des fenêtres spécifiques. Le rez-de-chaussée comprend des espaces de circulation et des commerces de proximité. A l’intérieur, les appartements, des type 2 ou type 3, adoptent tous des plans similaires.
Les passages sont décorés de gravures sur béton, signées et datées 1954, représentant des navires antiques ou des caravelles.

Le Bonaparte 

Conçu lui aussi en 1951, le Bonaparte est un immeuble de plan rectangulaire comportant 4 étages sur rez-de-chaussée. Sa structure est similaire à celle de la Frontale, en termes de flexibilité des surfaces et des typologies.
Le niveau bas est réservé aux espaces de circulation et aux commerces de proximité et se distingue par des pilotis qui allègent l’ensemble, assez massif. La façade sud est animée par des loggias en avancée, parfois décorées de claustras, créant un jeu de quadrillage. Les façades latérales sont pratiquement aveugles. Le dernier étage, en retrait, comporte des loggias et des terrasses, closes par un garde-corps à motif de claustra. La façade nord présente la même trame, mais l’orthogonalité y est plus affirmée et le traitement plus plat. L’immeuble est couvert par une toiture en tuiles.
On retrouve dans les espaces de circulation du rez-de-chaussée un décor stylisé, incisé dans le béton, représentant une scène de port et de pêche, mêlant navire de guerre et pêcheurs traditionnels. En façade, les pourtours des portes d’entrée sont agrémentés de carreaux de céramique colorés, figurant immeubles et bateaux stylisés.

Le Saint-André

 
Constitué d’un bloc en R+6 prolongé d’un rez-de-chaussée couvert occupé par des commerces, puis d’un autre bloc de logements plus bas. Des "bras" perpendiculaires en R+1 complètent le bloc principal.

• Rédacteur : Eve Roy, drac paca crmh, 2006
• Source : Bron Claudine, Les immeubles d’habitation reconstruits et construits à Toulon après la Seconde guerre mondiale entre 1950 et 1960, mémoire de maîtrise sous la direction de M. Claude Massu, Université d’Aix-Marseille 1, 2003