Sainte-Maxime - Le clos de la Madrague
- département : Var
- commune : Sainte-Maxime
- appellation : Le clos de la Madrague
- adresse : chemin de la Vierge Noire
- auteur : René DARDE (architecte)
- date : c. 1924
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites du 15 mars 2007
Après une formation à l’école des Beaux-Arts, René Darde entre en 1912 dans l’agence d’architecture parisienne Sauvage et Sarazin. Envoyé par ceux-ci à Grimaud (Var) pour suivre le chantier de construction du golf-hôtel de Beauvallon, il s’installe dans le Midi. Devenu le gendre d’un grand propriétaire foncier de Sainte-Maxime, il accède, avec le développement dans les années 20 de cette station balnéaire, à une grande quantité de commandes : architecture balnéaire, commerciale, de loisirs, très nombreuses villas, à Sainte-Maxime, Saint-Raphaël et leurs environs. En 1926, il est chargé, avec Prost, du plan d’aménagement, d’extension et d’embellissement de Sainte-Maxime, dont il devient plus tard architecte-urbaniste. Après la seconde guerre mondiale, il est nommé expert pour le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Victime d’une hémiplégie subite en 1950, il réduit son activité au dessin de villas. Il est un des représentants majeurs du néo-régionalisme dans le Var.
La villa est située dans un vaste parc en pente dominant la mer, loti dans les années 1980. La villa, incluse dans la copropriété actuelle, est restée extérieurement dans son état d’origine et parfaitement entretenue.
L’ensemble, volume cubique d’un étage sur rez-de-chaussée, était organisé pour profiter de la vue et se protéger du soleil : sur le devant, chambres et espaces de réception, commodités et domesticité à l’arrière. Une aile accolée en biais accueillait office et cuisine. La façade sur mer, placée en arrière de deux loggias superposées, se caractérise par son aspect à la fois ouvert et creusé, au rez-de-chaussée par trois arcades, à l’étage par une grande loggia rythmée de colonnes.
Les trois rangs de génoise de la toiture en tuiles, l’évasement à la base des murs, l’imbrication, à l’arrière, de petits volumes et de percements irréguliers sur les corps de bâtiments, contribuent à l’aspect régionaliste de l’ensemble, rehaussé par la coloration ocre des murs et verte des volets de bois.
Le jardin en terrasses, planté d’essences méditerranéennes, a gardé ses murets et cheminements en schiste local. La terrasse située au niveau de la maison est aménagée en jardin régulier, avec un petit bassin.
Cette villa a été construite pour Victor Margueritte, romancier et auteur dramatique. Préoccupé des questions sociales et défenseur de l’émancipation de la femme, il demeure surtout dans les mémoires pour son roman La Garçonne, publié en 1922 et considéré alors comme choquant.
- Rédacteur : Sylvie Denante, drac paca crmh, 2009
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