Nice - Villa Arson
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Nice
- appellation : Villa Arson
- adresse : 20 avenue Stephen Liégeard
- auteur : Michel MAROT, Daniel TREMBLOT, architecte, P. ALLAR, architecte d'opération
- date : 1970
- protection : Inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 1er mars 1943
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 28 novembre 2000
La parcelle d'origine de 23 000 m2 a la forme d'un promontoire étiré qui domine la ville de Nice et la baie des Anges. Elle était occupée à la fin des années 60 par une villa du XVIIIe siècle et par un jardin inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques dès 1943. Rachetés par la ville de Nice, la villa et le terrain l'entourant furent cédés à l'Etat dans le but d'y construire une école d'art. L'institution dite Villa Arson aura, dès son origine, un programme original associant trois missions : Ecole nationale supérieure d'art, Centre national d'art contemporain et résidence d'artistes.
Le parti adopté par l'architecte, séduit par le charme des lieux, fut celui de la reconduction du jardin perdu, et ce malgré la surface importante à construire, 15000 m2 de planchers. S'impose alors une stratégie de conservation maximale des arbres et des grandes sculptures existants, et de transposition de l'ancien jardin classique sous la forme d'une série de toits-terrasses, traités en plateaux accessibles, dans l'esprit d'un grand jardin minéral.
L'ancienne villa, avec son enduit ocre rouge, est restaurée et conservée au cœur du nouveau dispositif architectural. Elle accueille aujourd'hui l'ensemble des lieux collectifs et de service : salles d'exposition, polyvalente, de conférence, galeries, bibliothèque, etc.
A l'emplacement des anciennes terrasses à l'italienne, les ateliers sont reliés entre eux et aux services communs par une rue intérieure couverte. Véritable épine dorsale du dispositif, elle est un espace complexe qui participe a l'intention globale d'un espace labyrinthique : plan a effet de baïonnette, multiplication des patios, des rampes et escaliers, différences de niveaux et échappées...
L'ensemble a des allures de forteresse. Les murs extérieurs, conçus comme de grands soutènements de jardin parés de galets inégaux, et les parois intérieures en béton brut, confèrent à l'ensemble une austère grandeur.
Souvent qualifiée à tort d'architecture "brutaliste", ce que l'architecte lui-même récuse, l'esthétique de la villa Arson a des qualités duelles : en phase avec la sensibilité matiériste et artisanale d'une certaine avant-garde d'après-guerre.
- Rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo & Raffaella Telese - Laboratoire INIMA / Ensa Marseille
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