Denis Foyatier conçoit le modèle original de son Spartacus à la villa Médicis à Rome, où il séjourne comme invité entre 1822 et 1825. Il présente au Salon de 1827 le modèle en plâtre, qui est appelé à devenir l’icône moderne du personnage. Le livret le décrit de la manière suivante : « Spartacus, prince thrace devenu esclave des Romains, fut condamné à exercer le vil métier de gladiateur. S’étant échappé de sa prison, il leva une armée de mécontents et porta la terreur jusque dans les murs de Rome. Il est représenté au moment où il vient de briser ses fers. » La sculpture connut un vif succès qui explique la multiplication des exemplaires.
Le marbre, commandé par l’administration royale et daté du 20 juillet 1830, est aujourd’hui exposé au musée du Louvre. Le musée des Beaux-Arts de Lille conserve une version en bronze à grandeur datée de 1847.
Le présent exemplaire, en terre cuite, présente des marques renvoyant au modèle en plâtre conservé au musée de Saint-Étienne, ce qui atteste de sa fabrication dans l’atelier de l’artiste, sans que l’on ait connaissance de son histoire avant qu’il ne soit offert par M. Riverain, maire d’Areines, au Département de Loir-et-Cher dans les années 1960.
Son exposition pendant près de 40 ans dans les jardins de la sous-préfecture de Vendôme causa de multiples pathologies. La récente restauration effectuée par Hélène Gruau a permis sa consolidation structurelle, l’harmonisation générale de l’épiderme, et le comblement des principales lacunes (doigts de la main gauche, partie droite de la feuille de vigne). Le glaive tenu dans la main droite dans les autres versions n’a pas été restitué.
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Denis Foyatier [1793-1863] est le fils d’un tisserand installé dans la Loire. Apprenti chez son père jusqu’à ses douze ans, puis employé chez un cultivateur, il s’exerce à la sculpture sur bois à travers des images saintes qu’il revend. Cela lui permet d’avoir les moyens de suivre les cours de l’École de dessin de Lyon. A partir de 1817, il suit l’enseignement de François-Frédéric Lemot [1771-1827] à l’École des Beaux-arts de Paris. Il débute au Salon de 1819, puis mène une belle carrière qui le conduit à travailler tant pour des commanditaires publics que privés. Il est notamment l’auteur de la statue équestre de Jeanne d’Arc (1855) installée sur un socle en granit au milieu de la place du Martroi à Orléans.
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