15.Saint-Désiré (Allier) : domaine de Bussières-les-Nonains
Le domaine de Bussières-les-Nonains constitue un exemple original d'abbaye cistercienne désertée au XVIIe siècle et agrandie par juxtaposition aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles pour en faire une plaisante résidence.
- 13e, 15e, 18e, 19e et 20e siècles -
inscription au titre des monuments historiques le 9 mars 2020 du domaine en totalité, avec le jardin ordonnancé, le parc paysager et ses installations hydrauliques (bassins, fontaines et réserve), ainsi que les décors intérieurs (boiseries, dessus-de-porte peints, cheminées et tapisseries).
© C. RAFLIN DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
L’abbaye cistercienne de femmes de Bussière a été fondée à la fin du XIIe siècle à l’initiative des abbayes de l’Eclache et de Noirlac. Elle a toujours connu des difficultés du fait de la faiblesse de ses revenus.
Les bâtiments d’origine, organisés en trois ailes autour d’une cour, s’étant peu à peu dégradés, ont été reconstruits vers 1530 par l’abbesse de Moussy selon la même implantation.
D’une architecture très simple, proche de l’habitat rural du Bourbonnais, ils conservent dans l’aile nord des restes de l’église du XII e siècle (portail roman).
Une nouvelle chapelle, carrée, est alors construite à l’arrière (disparue depuis). Mais en 1625, l’abbesse déplace définitivement la communauté à Bourges et les bâtiments sont dès lors dévolus à un usage agricole.
Revenant à Bussière pour rétablir les droits et revenus de l’abbaye, l’abbesse de Bry d’Arcy se fait construire un nouveau logement - un bâtiment bas et allongé, abritant un salon lambrissé – et aménage un jardin potager régulier doté de bassins successifs.
Vendue à la Révolution et affermée, la propriété est rachetée en 1821 par Jacques Serre, dont le fils Léon, de 1837 à 1874, agrandit l’étendue, améliore la production agricole, restaure et complète les bâtiments : il ajoute un bâtiment de garage et un pigeonnier, transforme une tour de défense en chapelle, ornée des vitraux de l’ancienne chapelle XVIe siècle, agrandit le loge-ment XVIIIe siècle par une aile en retour flanquée de tours d’angle et enfin, aménage un parc à l’anglaise avec son réseau hydraulique. Son fils Gabriel réaménage l’intérieur de l’aile XVIIIe siècle et le dote de nouveaux décors.
En 1927, son successeur Monsieur de Lavergnolle prolonge l’aile XIXe siècle en adoptant les mêmes caractéristiques architecturales : tours d’angle, toitures en ardoises, encadrement de baies en grès ferrugineux.
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