TSVETOUKHINE Camille
Née à Angers, y vit et y travaille
"... Camille (Tsvetoukhine) n’est pas archéologue. Les objets qu’elle produit, les images qu’elle crée, semblent témoigner de civilisations qui pourraient être contemporaines de la nôtre, mais qui existeraient alors dans une réalité parallèle ou dans une autre dimension, et dont l’existence ne nous parviendrait qu’à travers des légendes ou des mythes. On y retrouve des éléments familiers comme des bannières (comme celles que la culture populaire attribue au monde médiéval, mais aussi comme les bannières sportives américaines d’aujourd'hui, riches en slogans), des Corn Flakes ou encore des boîtes de conserve Del Monte. Les histoires qu’elle nous raconte, à travers ces objets, sont, somme toute, très modernes. Les pièces que Tsvetoukhine présente, montrent des éléments connus, partie intégrante de notre culture populaire, mais qui dans un autre contexte (un burger en céramique posé sur un tronc d’arbre, servant de pot de terre à un cactus) prennent un tout autre sens. On procède alors comme l’archéologue, et l’on imagine des histoires sur ces autres peuples qui existent ou ont existé, peut-être, ailleurs (dans le temps ou dans l’espace), et qui auraient laissé ces traces (pour nous ?) de leur passage.
La figure d’un burger peut alors devenir un objet de culte ; dans des contrées lointaines, les jeunes filles se paraient peut-être jadis de pop-corn pour rendre hommage au Dieu du maïs Mondamin ; des populations entières préparaient des processions en l'honneur de leur divinité suprême, le Ver Doré ; et le fantôme de Derrida pourrait s’être incarné en petite sculpture en céramique et nous hanter aujourd’hui, à échelle réduite."
extrait de Mythe et archéologies d'Ana Mendoza Aldana (2015)
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