La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la FDJ, vient de révéler sa sélection de sites emblématiques pour la 7e édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine.
En France métropolitaine et en Outre-mer, les 18 sites emblématiques vont bénéficier de financement accordé grâce au Loto du patrimoine et attribué par la Fondation du patrimoine, qui suit le bon déroulement des travaux et le respect des caractéristiques patrimoniales des lieux en lien avec les services de l’État.
Le jubé de la Cathédrale de Noyon et son histoire
L'histoire de la cathédrale de Noyon remonte au VIe siècle, lorsqu'elle devint le siège de l'évêché, sous l'impulsion de Saint Médard. Au fil des siècles, la cathédrale a connu de nombreuses épreuves, telles que les raids vikings et les incendies qui ont régulièrement endommagé ses édifices. Des figures illustres ont marqué son histoire : Saint Eloi, conseiller de Dagobert, y fut évêque ; Charlemagne y fut couronné roi de Neustrie en 768, et Hugues Capet y fut sacré roi en 987.
L'édifice actuel, représentatif de l'architecture gothique naissante en France, a été initié vers 1145-1148 et achevé au XIIIe siècle. Pendant cette période, le cloître et les bâtiments adjacents ont également été construits. Le bâtiment Est, initialement doté de voûtes sur piliers et abritant la salle capitulaire, faisait partie intégrante de l'ensemble.
Au cours de son histoire, la cathédrale a été bombardée lors de la Première Guerre mondiale. Toutefois, elle a été soigneusement restaurée dans les années qui ont suivi, témoignant de l'attachement à sa préservation.
En 1922-1923, lors de fouilles effectuées dans la cathédrale, des fragments du jubé du XIVe siècle ont été découverts. Ces fragments, encore colorés de leur polychromie d'origine, ont été remontés dans le bâtiment Est du cloître, désormais nommé « bâtiment du jubé ».
Pourquoi le bâtiment du jubé de la Cathédrale de Noyon est-il en péril ?
L’urgence porte sur la sécurisation du bâtiment du jubé, par la restauration de l’ensemble de sa charpente, de sa couverture et de ses maçonneries. Ces opérations d’urgence s’inscrivent dans un projet plus vaste de restauration de l’ensemble des bâtiments du cloître.
En 1780, l’effondrement de la voûte du bâtiment Est du cloître (celui du jubé) entraîne la mise en place d’une charpente qui en a considérablement modifié la structure. En 1811, la démolition de la galerie du cloître qui le longeait élimine le contrebutement de sa façade côté cloître. Puis, fragilisée par les bombardements de la Première Guerre mondiale, la charpente en bois a été renforcée par des poutres en béton, augmentant la masse pesant sur les murs. Depuis, ceux-ci s’écartent dangereusement.
La charpente se désolidarise des murs, fragilise la toiture et entraîne des infiltrations d’eau dans les maçonneries.
La situation devenue critique a imposé la pose d’un étaiement d’urgence en 2020 entre le bâtiment du jubé et la bibliothèque du chapitre, autre édifice remarquable, à pans de bois, construit en 1506 et qui a conservé sa vocation première.
Les travaux de sécurisation devraient débuter à la fin de l’année 2024 ou au premier trimestre 2025, pour s’achever en 2027.
Découvrir le jubé de la Cathédrale de Noyon
Labellisée Ville d’Art et d’Histoire, Noyon dispose d’un service dédié qui organise très régulièrement des visites de l’édifice et de son quartier.
La restauration du bâtiment du jubé permettra la réouverture au public de la salle du jubé, fermée depuis 2021/22, dans des conditions de sécurité et mise en valeur optimales.
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