La restauration de l’ensemble constitué par l’autel-retable du Rosaire, les statues qui le flanquent et la peinture murale devant lequel il se dresse, a été réalisée par Aline Bérélowitsch (mandataire) et Isabelle Auclair, avec la collaboration de Bénédicte Colly. Les travaux se sont déroulés d’avril à octobre 2015 sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC Picardie et la conduite d’opération de la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH). L’État est propriétaire de la cathédrale de Soissons aussi, la restauration d’un montant de 90 000 € a été totalement financée par la DRAC Picardie.
Assurer la pérennité de l'autel-retable et améliorer sa présentation
L’ensemble souffrait en effet d'un empoussièrement et d’un encrassement général, très préjudiciable à l'appréciation de sa qualité. L'autel-retable, les édicules et leurs statues (Saint-Joseph avec l'Enfant-Jésus, Sainte-Anne et la Vierge), avaient été localement attaqués par des insectes xylophages, certains éléments s’étaient désolidarisés. L'état de la peinture murale était quant à lui préoccupant : des soulèvements fragilisaient la couche picturale, des efflorescences salines pouvaient constituer une menace à moyen terme.
L'opération de restauration avait donc pour but d'assurer la pérennité de l'ensemble et d'améliorer sa présentation. Elle s’est composée d’un dépoussiérage, de la consolidation et du refixage des parties en soulèvement, d’un nettoyage, du traitement des sels, de la reprise des lacunes, de la repose des éléments désolidarisés, d’un traitement insecticide et d’une harmonisation générale de la polychromie. Témoignages de l'histoire dramatique de la cathédrale durant le Premier conflit mondial, les impacts de projectiles qui ne menaçaient pas la cohésion du décor ont été cependant conservés.
Ce chantier a révélé la qualité de la conception et de l’exécution de cet ensemble de style néo-gothique consacré en 1868 en tant qu’autel paroissial dédié la Vierge du Rosaire, au sein de la cathédrale. L’extraordinaire raffinement graphique et chromatique de l’œuvre doit être mis au crédit de ses concepteurs et réalisateurs, l’architecte diocésain Adolphe Lance (1813-1874), le peintre-décorateur Alexandre Dominique Denuelle (1818-1879), le sculpteur Louis Villeminot (1826-1893) et l’orfèvre Jean-Alexandre Chertier (1825-1890).
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