Une exposition reconnue d’intérêt national
Reconnue d'intérêt national en 2014 par la ministre de la Culture et de la Communication, l'exposition « L’autre de l’art » propose de découvrir les formes d’expression artistique involontaires et souvent anonymes qui ont inspiré les artistes à l’origine du mouvement primitiviste. L’exposition propose de rapides évocations de l’importance des arts extra-occidentaux pour s’attarder sur les formes occidentales qui restent pour beaucoup presque inconnues.
Un parcours muséographique en 5 sections
Quatre cents œuvres (dessins, peintures, sculptures, films, écrits, documents) sont réunies selon un parcours thématique constitué en cinq parties couvrant la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1970.
Dans la première section sont réunies des œuvres d’ « Anonymes ». Au cours du XIXème siècle , les productions de malades internés en hôpitaux psychiatriques sont conservées parfois non pas pour leur intérêt médical mais pour leur intérêt artistique. Des collections se constituent dans les hôpitaux et sont présentées au public sous couvert d’anonymat, pour respecter le secret médical.
Dans la deuxième salle, le visiteur pourra voir des « Graffitis, griffonnages. Du mur de l’asile au mur de la rue ». Dès 1920 , Brassaï photographie des murs couverts de graffitis. Dès lors commence un aller-retour entre la curiosité ethnographique et la pratique artistique.
« L’enfance de l’art. Evolution ou transgression ? » est le thème de la troisième section. En 1907, Marcel Réja, nom de plume du psychiatre Paul Meunier, publie L’Art chez les fous, étude illustrée destinée à un large public pour faire reconnaître une valeur esthétique aux productions des aliénés. Afin de révéler les mécanismes de l’acte créatif, il fait correspondre l’art des fous avec l’art des « sauvages » et les créations enfantines, dans lesquelles les artistes cherchent leur inspiration . Ainsi, dès 1912, des dessins d’enfants sont reproduits par Paul Klee, Pablo Picasso, Joan Miró ou les membres de CoBrA.
La quatrième section est intitulée « L’Informe. Tendance abstraites et gestuelles » Dans les tracés informels des dessins automatiques – que ce soient ceux relevant du griffonnage ou des pratiques spirites comme les premiers dessins réalisés par Augustin Lesage, en 1912, ou ceux de Madge Gill –, l’énergie et le rythme peuvent apparaître comme points d’origine de l’œuvre. En collectant des œuvres de médiums, entre autres, Jean Dubuffet rend « honneur aux valeurs sauvages européennes ».
Enfin, la dernière section est consacrée à l’ « Origine de l’art. Pierres figures et poésie naturelle. » La découverte d’objets gravés et de peintures pariétales dans le sud de la France dans les années 1860 apporte la preuve de l’existence d’un art préhistorique et originel, qui bouleverse la chronologie de l’histoire de l’art. C’est pourquoi, en 1955, Georges Bataille donne pour sous-titre Lascaux ou la naissance de l’art à son livre La Peinture préhistorique.
LaM – Lille métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut |
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