Démarré en 2014, sous la maitrise d’œuvre d’Étienne Poncelet puis de Richard Duplat, architectes en chef des monuments historiques, l’opération d’un montant de 8 000 000 € a fait l’objet de quatre tranches de travaux sur une durée de quatre ans. Cette restauration concerne les parties extérieures de la nef sud de la cathédrale comprenant les murs gouttereaux y compris les fenêtres hautes, les arcs-boutants, les toitures des bas-côtés et des chapelles, mais aussi les façades des chapelles et de leurs sculptures. Elle inclut également l’intervention sur la chapelle Saint-Lambert y compris le portail Saint-Christophe et la chapelle haute.
Des opérations régulières de restauration et d'entretien
La cathédrale d’Amiens bénéficie d'opérations régulières de restauration et d'entretien, indispensables à la conservation et la présentation de l’édifice.
Les travaux de restauration des vingt dernières années se sont d'abord concentrés sur la restauration de l’ensemble de la façade occidentale à partir de 1994. Les pinacles du pignon occidental et le gâble sommital de la face ouest de la tour Sud, endommagés par les différentes tempêtes, ont été réparés et restaurés au cours de l’hiver 2004-2005.
Les travaux se sont poursuivis avec la restauration de la tour nord (faces est et nord) de la tour sud (face sud et est) puis de la nef côté nord, opération comprenant la restauration du beau pilier et achevée en juin 2005.
En face sud de l’édifice, la restauration du porche de la « Vierge dorée » s'est achevée au printemps 2006. La restauration de la chapelle du Christ Sauveur (autel, retable, statuaire, lambris, maçonneries, grille, vitraux) fut entreprise en 2009 ainsi que le lancement des travaux du bras nord du transept. Les travaux d'aménagement de la courette Sud de la Cathédrale ont été réalisés en deux tranches. Après la restauration du bras Nord du transept, les travaux se sont poursuivis par le mur de soutènement du côté Nord du chœur. La restauration suite à un désordre de statuaire sur le portail occidental, démarrée en septembre 2014 s'est achevée en décembre 2014.
Les travaux de mise en conformité des installations électriques et de sécurité, sont en cours depuis novembre 2016 et devraient s’achever à la fin 2018. Ils seront suivis des études pour la restauration des façades extérieures du chevet, et du grand orgue en 2020 pour les 800 ans de la pose de la première pierre de la cathédrale.
Histoire de la cathédrale
Considérée comme l'archétype du style gothique classique, la cathédrale d'Amiens est classée au titre des monuments historiques depuis 1862 et inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l'Unesco.
On ignore quasiment tout des premiers édifices cathédraux d'Amiens, qui semblent se succéder à un rythme rapide, au gré d'incendies répétés. Au moins quatre basiliques ont précédé l'actuelle cathédrale : celle du VIIe siècle dont l'hagiographie attribue la paternité à Saint Saulve ; une église détruite par un incendie, en 1019; une cathédrale rebâtie ou agrandie par saint Geoffroy, évêque d'Amiens, au début du XIIe s. Ce dernier édifice est lui-même ruiné lors du grand incendie de la ville en 1137, et fait place à un nouvel édifice, consacré en 1152 par Samson archevêque de Reims.
Grâce à une inscription au titre des Monuments Historiques du labyrinthe (aujourd'hui déposée au Musée de Picardie) les noms du maître d'ouvrage et des maîtres d’œuvre de l'actuelle cathédrale, élevée à partir de 1220 sont connus. Il s'agit de l'évêque Evrard de Fouilloy et des maîtres maçons Robert de Luzarches, Thomas de Cormont et son fils Renaud.
Divers raisons expliquent l'édification d'un nouvel édifice moins de 70 ans après la consécration du précédent sanctuaire. Ainsi, l'expansion démographique urbaine repousse plus à l'est l'enceinte urbaine, au niveau de l'actuelle place St-Michel, alors que l'enceinte précédente - celle du castrum - venait réfréner, à hauteur de l'actuel transept, tout développement de l'emprise du monument.
Un pèlerinage considérable est né de la donation et la translation solennelle, en 1206, en la cathédrale, du chef de saint Jean-Baptiste, rapporté de Constantinople par le chanoine de Picquigny Walon de Sarton. Ce pèlerinage est l'un des plus suivis du Nord de la France au cours du Moyen Age. Il accroît de manière spectaculaire les ressources financières du chapitre cathédral. Ce sont les quêtes et aumônes résultant de la procession du chef Saint-Jean dans toutes les paroisses du diocèse qui contribueront pour une bonne part au financement du nouvel œuvre. Enfin, l'incendie de 1218, semble avoir précipité la décision de reconstruire le monument sur un plan beaucoup plus ample.
On ne peut également passer sous silence le phénomène de sécularisation du chapitre, engagé dès la fin du XIe s.et qui peut laisser supposer la nécessaire restructuration du quartier et de l'enclos canoniaux.
La cathédrale gothique est cantonnée, au sud (rue Cormont) par le cloître du chapitre et, au nord, par la maison épiscopale. Elle est la plus vaste de France (145 m. de long) et la plus haute sous voûte (42,30 m.) après Beauvais. C'est aussi celle dont la construction du gros œuvre fut la plus brève: environ 80 ans. Si l'on ne possède aucun document sur les premières années du chantier, on sait en revanche que celui-ci a commencé au niveau de la face orientale du croisillon sud du transept, pour ensuite se développer de part et d'autre vers la nef et le chœur (grandes arcades). Les travaux commencèrent par la nef avant de se poursuivre par le transept à partir de 1241 et enfin, par le chœur. En 1269, l’évêque Bernard d’Abbeville fait don d’un vitrail pour la fenêtre d’axe du chœur, ce qui atteste de l’achèvement du triforium et des baies hautes du chœur.
Le plan de Robert de Luzarches reprend celui qui fut employé à Reims avec une longueur hors d’œuvre de 145 mètres et une largeur au transept de 70 mètres. L’élévation marque bien l’évolution vers le gigantisme avec une hauteur sous voûte de 42,5 mètres et des grandes arcades qui culminent à 18 mètres. Il s’agit de la cathédrale gothique la plus vaste de France et la plus haute après Beauvais.
Le chœur achevé en 1269 appartient déjà à la lignée des édifices gothiques rayonnants. D’emblée, le vaisseau central de la nef s’impose par son harmonieuse légèreté et par la pureté de ses lignes, du fait de la finesse des supports alliée à l’emprise généreuse des fenêtres hautes.
Bien que la façade occidentale ne fut pas commencée avant 1236, son érection fut relativement rapide. Elle constitue l’une des façades harmoniques les plus accomplies de l’architecture gothique, même si elle frappe à première vue par son aspect massif et ses tours de hauteur inégale. Cette façade abrite trois portails sculptés. Celui du centre est consacré au Jugement Dernier avec au trumeau, la célèbre statue du Christ bénissant, dite « Le Beau Dieu », chef d’œuvre et modèle incontournable, selon Louis Grodecki, dans l’évolution de la sculpture gothique qui aboutit à l’art de la Sainte-Chapelle de Paris. Au sud, on trouve le portail dit de la « Mère-Dieu », dédié à la Vierge, et au nord le portail consacré à l’hagiographie locale illustrant Saint Firmin.
CHARPENTIER PM-CHEVALIER NORD : lot échafaudage, installations de chantier et maçonnerie-pierre de taille, |
LEBRAS FRERES : couvertures |
BATTAIS CHARPENTE : charpente |
NATHALIE PRUHA-XAVIER LLENERA : restaurations de sculptures |
DEGAINE : sculpture neuve |
ESCHLIMANN : peintures murales |
VITRAIL FRANCE : vitraux |
MAZINGUE : ferronnerie |
NORD PEINT : peintures |
STAEL : protections antivolatiles |
BUREAU VERITAS : coordonnateur pour la sécurité et la santé du chantier |
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