Coordonnée par le ministère de la Culture (direction régionale des affaires culturelles DRAC Centre-Val de Loire, centre de recherche et de restauration des musées de France C2RMF), ce séminaire réunissant 13 scientifiques a été accueilli par la ville de Bourges et le service archéologique de Bourges métropole.
Après un rappel méthodologique par le C2RMF et un tour de table de l’actualité muséale dans le Cher (Vierzon, Mehun-sur-Yèvre, Bourges, Saint-Amand-Montrond et Châteaumeillant), trois visites (musée Estève, réserves archéologiques de Bourges+, muséum d’histoire naturelle Gabriel Fouchier) ont permis d’aborder les problématiques de conservation préventive en art moderne, en archéologie et en sciences naturelles.
Conformément à la loi n°2002-5 relative aux musées de France, les responsables de collections ne conservent pas dans les mêmes conditions une tapisserie, une sculpture en bronze, une huile sur toile ou une lithographie sur papier. Des normes précises s’appliquent à chaque matériau. La conservation préventive peut ainsi être définie comme l’ensemble des contrôles et des actions sur l’environnement physique, chimique et humain des collections, en vue de prolonger la vie des objets sans intervenir directement sur eux.
De nombreux paramètres doivent être pris en compte pour une préservation optimale des œuvres. Un éclairage excessif ou une hygrométrie inappropriée s’avèrent néfastes pour certaines catégories d’objets. Outre les conditions climatiques, le contexte environnemental (pollution), logistique (transport) et de sécurité-sûreté jouent également un rôle essentiel. La gestion thermique des bâtiments est un enjeu majeur, la plupart des musées de France en Centre-Val de Loire étant abrités dans des monuments historiques, des bâtiments administratifs ou industriels rarement conçus à usage muséal. Le dérèglement climatique accroît les menaces sur le patrimoine. Il convient de s’en prémunir mais aussi de ne pas aggraver la situation par des mesures inappropriées.
Parmi les 121 millions d’items conservés dans les collections françaises, seule une partie est présentée au public. La plupart est conservée dans les réserves, pour des raisons qui ne tiennent pas au seul manque de place dans les parcours de visite. La fragilité de certains matériaux (papiers, textiles, végétaux, plumes…) interdit de les exposer en permanence. Certains fonds bénéficient prioritairement d’une numérisation afin de les rendre accessibles virtuellement via les bases réglementaires gérées par l’État (Joconde, ReColNat, etc.).
Une réserve muséographique n’est donc pas un simple lieu de stockage. Outil stratégique inclus dans le projet scientifique de chaque musée de France, elle constitue une plateforme technique indispensable à la conservation, l’étude et la gestion des collections. Elle fait appel à de nombreux experts (régisseurs, conservateurs, récoleurs, préventeurs, climaticiens, etc.). L’État impose désormais comme condition préalable à son soutien aux projets de rénovation ou de création de musées, qu’un volet soit consacré aux réserves et à la conservation préventive des collections.
En outre, un nombre croissant d’établissements font le choix de réserves mutualisées - souvent externalisées - et rédigent leur plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC).
Dans le cadre du séminaire itinérant Essentiels en 2022-2024, deux journées inter-régionales sont ainsi organisées par les DRACs Pays-de-la-Loire et Centre-Val de Loire en partenariat avec l’association Bouclier Bleu France et les villes d’accueil : le volet 1 à Angers (49), le 25 juin 2024 (partage d’expérience) et le volet 2 (projets) à Blois (41), en décembre 2024.
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