Cela fait plusieurs semaines que la fonderie effectue un travail minutieux pour la préparation du moule (reprise du profil, moulage des décors, fabrication du noyau -à l'aide de la planche à trousser-, de la fausse cloche et de la carapace qui constituent les différentes parties du moule de la cloche.
Puis quelques jours avant l'opération proprement dite de la refonte, l'entreprise a brisé la fausse cloche pour libérer le noyau et donner sa place au vide intérieur de la future cloche ; elle a nettoyé et préparé le moule extérieur avant de le replacer sur le noyau car c'est dans cet espace vide en forme de cloche, situé entre le moule intérieur et le moule extérieur que seront versés les presque sept tonnes de métal en fusion (alliage de cuivre et d'étain) porté à plus de 1000°C .
Tout le personnel sous le contrôle de Philippe et Cyril Paccard est très affairé, avec une très grande concentration nécessaire à ce type de travail... Chaque geste semble étudié, calculé, et très sûr...
Ils travaillent tous sous le regard particulièrement attentif de Pierre Paccard, le grand-père (6ème génération de fondeurs) et celui très curieux de deux de ses petits-enfants... La relève chez les Paccard semble assurée !!
Quelques privilégiés, dont un petit groupe venu d'Orléans pour l'évènement, sont alignés dans un zone sécurisée près du moule.
La chaleur est de plus en plus forte dans l'atelier !
Si la fonte des lingots de bronze a commencé dès 4h00 du matin, c'est vers 13h00 que la température attendue est atteinte !
Après quelques minutes d'attente, dans cette ambiance surchauffée, le liquide rougeoyant en fusion commence son écoulement impressionnant à la fois d'une cuve et d'un énorme chaudron suspendu... La coulée "ne dure que" 4 minutes et 37 secondes ! Les fumerolles qui témoignent de la purification du bronze, s'éteignent peu à peu, le moule est parfaitement rempli d'un bronze neuf mais surtout de celui de l'ancienne cloche : le bourdon d'hier sera toujours présent dans celui de demain.
Les spectateurs impressionnés applaudissent et félicitent tous ces hommes vêtus de leur grand tablier blanc et de leur masque protecteur qui ont eu très chaud pendant l'opération.
Il ne reste que quelques "miettes" du métal en fusion, toujours supérieur au poids normalement prévu de la cloche... Elles sont répandues sur le sable... Inutile de vouloir en rapporter quelques unes, elles ne seront pas refroidies avant plusieurs heures...
C'est au bout d'une bonne dizaine de jours que le nouveau bourdon se laissera découvrir. Et son retour à Orléans est prévu vers le 20 avril à Orléans.
(A suivre donc)
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