2.PUY-GUILLAUME (Puy-de-Dôme) – Château de la Batisse
L’absence de modernisation du Château de la Batisse a permis de conserver à l’ensemble un état d’authenticité assez remarquable.
- fin XVe, XVIIe/XVIIIe, XIXe siècles -
inscription au titre des monuments historiques le 20 juillet 2022 du château de la Batisse en totalité, avec les bâtiments et mur d’enceinte entourés de douves, le pigeonnier-porche, le pigeonnier circulaire et le terrain d’assiette de la parcelle avec ses murs de clôture.
© Claire Raflin, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Le fief de la Batisse est connu depuis le XIIe siècle, avec Hugues de la Batisse. La famille le transmet par alliance aux de Seneret en 1445. Après 1492, Gui de Seneret fait construire le château actuel : deux ailes bordant à l’est et au sud une cour délimitée par une enceinte et des douves.
Des galeries s’élèvent devant les façades sur cour des deux ailes qu’elles relient. Elles reposent au rez-de-chaussée sur des colonnes prismatiques en granit, prolongées à l’étage par des poteaux carrés en chêne. Le reste de cette structure (plancher et garde-corps) a une structure en bois, avec, pour les garde-corps, un remplissage maçonné.
Des tours circulaires flanquent les angles externes des bâtiments. Le pigeonnier-porche carré, reposant sur des poteaux carrés en bois, ainsi que le pont ouest sur les douves, appartiennent probablement à cette première campagne de construction (fin XVe ou début XVIe siècle).
La propriété est cédée en 1581 à François de Nevreze, seigneur de Puy-Guillaume, puis, en 1616, aux Ossandon, auxquels succèdent au XVIIIe siècle les de Pierre, puis Douet. Au cours de ces siècles, le château est transformé en demeure de plaisance : nouveaux percements et réaménagement de l’intérieur. Le second pigeonnier, circulaire, date probablement de cette époque. Il est édifié au sud, au bord de jardins peut-être aménagés à cette époque, à l’intérieur d’une seconde enceinte plus ancienne. A la Révolution, la propriété saisie est acquise par la famille Reynaud qui, entre 1794 et 1835, fait édifier l’aile ouest, plus basse et plus étroite que les deux autres et destinée à un usage de service. Les derniers aménagements (percements, décors intérieurs) sont réalisés par les Passerat, propriétaires à partir des années 1880.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, le château souffre d’un manque d’entretien et il est dans un état de délabrement avancé lorsqu’il est vendu en 2013 à son actuel propriétaire, qui s’efforce depuis de le restaurer. Intérieurement, l’édifice conserve toute sa structure, ainsi que deux cheminées monumentales de la fin de l’époque gothique, des plafonds à solives et des carrelages en terre cuite. L’absence de modernisation a permis de conserver à l’ensemble un état d’authenticité assez remarquable.
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