3.LA GODIVELLE (Puy-de-Dôme) – église Saint-Blaise
L’église Saint-Blaise de la Godivelle constitue un exemple intéressant et bien préservé de petite église romane rurale, peu modifiée au fil des siècles et conservant des éléments sculptés originaux et expressifs.
- XIIe, XVe, XIXe siècles -
inscription au titre des monuments historiques le 20 juillet 2022 de l’église Saint-Blaise à La Godivelle
© Claire Raflin, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
Située sur un territoire très isolé, aux conditions climatiques difficiles, peu peuplé et exclusivement agricole, cette petite église rurale de granit et basalte présente une architecture très simple mais fidèle au modèle roman auvergnat. Elle a semble-t-il été construite à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. A l’origine, elle était seulement constituée d’un chœur en hémicycle et d’une nef d’une travée voûtée en berceau. Fin XIIIe ou début XIVe siècle, la nef a été agrandie d’une travée et les parties hautes de la première travée ont été reconstruites. Au XVe siècle, un portail gothique a été aménagé dans la façade sud et une chapelle a été rajoutée à la même époque contre la première travée nord de la nef.
Au XIXe siècle, une sacristie est accolée au nord du chevet (avant 1838), un clocher carré est construit (ou reconstruit) à l’ouest (en 1819) et deux chapelles sont rajoutées ou agrandies de part et d’autre de la nef, faisant ainsi office de transept (après 1846). Les charpentes et couvertures ont été refaites en 1901 par l’architecte Déchambre, de Condat (Cantal). Les lauzes ont alors été remplacées par des ardoises.
A l’extérieur, le chevet semi-circulaire, épaulé par des colonnes engagées, présente des modillons sculptés originaux, à la facture fruste mais expressive. Ils symboliseraient les péchés capitaux. Le septième, la gourmandise, est illustré en dessous par une pierre sculptée à tête d’animal (renard ?) tenant un fromage circulaire.
Il est probable que d’autres modillons sculptés existaient sur le côté nord aujourd’hui masqué par la sacristie. A l’intérieur, l’abside du chœur voûté en cul-de-four retombe sur une arcature, selon une disposition fréquente dans l’architecture romane auvergnate. Les chapiteaux sont sculptés de motifs à la facture fruste (sirène bifide, serpent ...). La nef est voûtée en berceau, comprenant deux travées séparées par des doubleaux.
Ses chapiteaux sont sculptés de motifs assez énigmatiques (personnages séparés par des poissons, levant la main, brandissant un poisson ou joignant les mains sur la poitrine). Outre un bénitier médiéval, l’église conserve dans la seconde chapelle nord un retable baroque (XVIIe /XVIIIe siècle, classé objet au titre des monuments historiques) abritant la statue de Notre-Dame des Lacs de la Godivelle, traditionnellement portée en procession jusqu’au lac d’En haut. La chaire et les confessionnaux à fin décor sculpté ont également été conservés.
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