1.1131 - La Solitude
le 11e arrondissement, à l'est de Marseille, le long de l'Huveaune
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1131, p 28. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Parc de La Solitude
125 boulevard de la Millière, traverse de la Solitude, quartier de Millière 13011
Lambert 3 : lat.3.16602 ; long. 43.2825
Accès : métro 1 & 2
bus n° 15 : Sainte-Marguerite Dromel - Les Escourtines, bus n° 26 : Castellane - Les Escourtines
propriétaire : Syndicat des copropriétaire du Parc de la Solitude
programme : Groupe d'habitations de 78 logements.
Maître d'ouvrage : Société Civile Immobilière La Solitude.
Léon Ballot, constructeur.
Ensemble de 4 immeubles.
dates, auteurs : Permis de Construire : 1962. Livraison : 1965
Georges Reynaud et Albert Turcat, architectes.
Entreprise S. A. Léon Ballot.
Financements LOGECO.
site : Sur les confins est de la ville, au sud de l'Huveaune et en limite de la commune de La Penne-sur-Huveaune. Terrain en pente vers le nord, altitudes entre 75,00 et 90,00 m. Secteur d'habitation E sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Répétition en série de bâtiments identiques, implantés le long d'une allée de bastide. Le plan ménage l'allée et ses arbres et dégage une large bande de terrain libre. L'inscription dans la pente se fait de façon régulièrement étagée.
bâti : Petits immeubles à cour, distribution par coursives. Construction tout béton, éléments de façades très modulaires. Bon état général.
sources : AD : 2071 W 17 (49.301), 165 W 585
Marseille et sa banlieue, Alfred Saurel, Marseille, 1878
Contexte :
La Solitude avec La Buzine, La Reynarde et La Bastide Montgrand, fait partie des châteaux autour de Saint-Menet qu'Alfred Saurel qualifie de belles maisons à la fin du XIXe siècle.
Le hameau de La Millière se partage alors entre moulins du bord de l'Huveaune et belles propriétés sur l'ubac des monts Lantin et Carpiagne. Elle est située à l'est de La Barasse, qui restera longtemps la limite de l'électrification de la vallée de l'Huveaune, et donc du développement industriel et urbain. Les plans d'urbanisme d'après-guerre n'envisagent qu'une croissance des noyaux villageois. Le caractère résidentiel, seul, persistera. Le retour des rapatriés d'Algérie accélérera l'urbanisation après 1962.
C'est dans le parc de la bastide La Solitude que va se bâtir l'ensemble.
Description :
Le type de bâtiments et leur composition au sein du plan de masse sont particulièrement adaptés au dispositif bastidaire de La Solitude, dont l'allée arborée (tèse) montait dans l'axe du terrain, bordée d'un étagement de terrasses successives. En haut de l'allée se trouvaient à l'est l'ancienne bastide, et à l'ouest la maison de maître de la fin du XIXe siècle.
C'est sur cette dernière que va se caler le plan de masse avec des petits immeubles d'égale emprise et de hauteur similaires qui sont régulièrement répartis dans la pente.
La cohérence des masses, la régularité de leurs espacements, établit une continuité parfaite entre la maison de maître située en haut du terrain et le bas occupé par les petits immeubles. Seule la partie ouest du terrain est occupée par les bâtiments, l'allée et les terrasses à l'est restent intactes, donnant un aspect cohérent et aéré au plan de masse.
Si les traces du plan d'origine sont aujourd'hui moins visibles, le dispositif reste compréhensible.
L'architecture des immeubles diffère, bien sûr, des tourelles ardoisées de la maison de maître.
Extérieurement on se trouve face à des façades réglées, tramées par des poteaux en bétons et dont les fenêtres remplissent la majorité des intervalles.
Seuls des balcons-tiroirs, formés d'une simple équerre de béton, interrompent l'effet de grille. Le rez-de-chaussée est pour partie occupé par un soubassement de pierre et pour la majeure partie vide, des pilotis supportant les étages. La partie pleine qui renferme les caves est plus ou moins encastrée dans la pente générale du terrain. La partie ouverte mène à la distribution des appartements qui se fait à travers un patio. Patio où se trouve un escalier à l'air libre desservant les trois niveaux de coursives sur lesquelles s'ouvrent les appartements. Les baies des pièces de service, dont l'allège est nettement surélevée, donnent aussi sur ce vide central.
La coursive, distribue six logements par étages du deux aux quatre pièces. Les grands logements sont aux angles, bénéficiant de deux expositions, les deux pièces se retrouvent en simple exposition. En fait, la structure du bâtiment avec une façade tramée et porteuse ainsi que les parois donnant sur le patio font un modèle d'exostructure annulaire permettant une distribution assez libre des appartements. Les séparatifs entre logements sont faits de l'addition de cloisons légères asymétriques de part et d'autre de la division de façon à éviter les effets de tambour d'un appartement à l'autre.
Le principe d'un vide central, patio ou cour intérieure, est peu courant à Marseille où l'immeuble de ville domine et où les distributions par coursive sont de moins en moins utilisées parce qu'elles véhiculent une image ouvrière peu conforme au progrès économique du moment.
Si on peut penser à l'influence espagnole d'une telle organisation, la façade en exostructure réglée est bien d'expression française, apparentée en bien des points aux réalisations d'André Devin. Le seul regret est que cette typologie ne se soit pas plus développée dans la ville.
Auteurs :
Albert Turcat,
né autour de 1914, a signé avec Georges Reinaud plusieurs groupes marseillais.
1957-60, immeuble d'habitation Longchamp,
1959-60, immeuble d'habitation Central Castellane,
1963, immeuble d'habitation Marignane,
1964, immeuble d'habitation, rue Daudet 13013,
1964, groupe d'habitations Val Riant, Aubagne, modèle identique à celui de La Solitude.
Albert Turcat sera aussi associé à Pierre Jaume et Marius David.
Georges Reinaud
sera essentiellement connu en tant qu'associé de Georges Carta à Marseille.
Fichiers associés :
- Carte du 11e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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