8.1118 - Pomme Million
le 11e arrondissement, à l'est de Marseille, le long de l'Huveaune
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1118, p 27. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Groupe Michelis Million, dit La Pomme Million
avenue du Pontet prolongé, quartier de la Pomme 13011
Lambert 3 : latitude 3.11075 ; longitude 43.2835
Accès : bus 18 : Préfecture - Le Bosquet
métro 2 : Bougainville - Sainte-Marguerite Dromel
bus 15 : Sainte-Marguerite Dromel - Les Escourtines
propriétaire : OPAC Sud, 80 rue Albe, Marseille 13004, 04 91 12 71 00
programme : Groupe de 50 Logements Économiques Normalisés.
Opération Million : immeuble de 5 cages.
Maître d'ouvrage : Office Public d'HLM départemental des Bouches-du-Rhône.
dates, auteurs : Concours 1955, achèvement des travaux 1957.
Alphonse Arati et Marius Boyer, architectes,
Marcel Lauze, ingénieur.
Entreprise, Société des Grands Travaux Métropolitains.
site : Site en contrepente au nord de la chaîne de Saint-Cyr, sous le parcours du Canal de Marseille et voisin de la cité HBM Michelis. Altitude entre 65,00 et 66,50 m. Zone d'habitation ordre discontinu, Secteur E du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Immeuble isolé, aligné sur l'opération expérimentale voisine. Épannelage : R+4.
bâti : Ossature par refends en béton banché formant séparatif d'appartements. Parements en pierre prétaillée. Bon état général.
cf. notices : 1203 - La Grande Bastide - 1311 - Saint-Théodore - 1538 - La Martine
sources : AD : 2071 W 10 (33.761), 165 W 109, 12 O 318, 7 ETP 254-259
Contexte :
Les opérations Million sont directement issues de l'appel de l'Abbé Pierre en 1954 qui révèle l'impossibilité pour les travailleurs pauvres de se loger aux conditions de loyers de rentabilité des HLM créés quatre années auparavant. Il sera créé dans l'urgence des Logements Économiques de Première Nécessité financés par la Caisse des Dépôts et Consignations. Après la réalisation de ces logements, dont 600 sont construits en moins de six mois à Marseille, est organisé en 1955 le concours dit Opération Un logement pour un million (soit 110 000 € valeur 2000), concours regroupant des équipes architectes-entreprises.
Parmi les équipes lauréates opérant à Marseille on note celle de G. Candilis qui a déjà travaillé pour Emmaüs à Bobigny, J. Rozan et A.Arati et M. Boyer. Le cadre de financement de ces opérations Million est celui des Logements Économiques Normalisés développés en 1955. Par la suite, le faible confort des programmes Million, donnera lieu aux Logements Populaires et Familiaux (LOPOFA) qui seront dits Millions améliorés.
Pour Marseille, la première opération de type Million est implantée à La Pomme sur le site de la cité Michelis de G. Castel, et voisine de l'opération expérimentale de L. Olmeta. On peut dire que ce site au sud de l'Huveaune est un lieu d'expérimentation du logement social, où sont mis en œuvre de nouveaux modèles en quantité limitée. C'est l'Office Départemental d'HLM qui va réaliser ces logements.
Description :
Le plan se réduit à un seul immeuble de cinquante logements répartis sur cinq cages distribuant deux appartements par étage. Son implantation distincte de la composition pittoresque de la cité-jardin voisine, se rapporte à l'opération expérimentale dont la partie linéaire est sensiblement orientée nord-sud. C'est ainsi qu'on aura une barre parallèle à La Pomme Expérimentale et perpendiculaire à la pente.
La distribution des logements est classique en trois et quatre pièces répartis sur des travées de refends au pas de 3,15 m environ. Les pièces humides sont regroupées sur la travée des cuisines, proche de l'entrée et autour d'une gaine unique traitée comme un puits de lumière.
Les chambres opposées aux pièces de jour sont souvent marquées d'un balcon de faible épaisseur, occupant la largeur de la travée de 3,15 m. Les séjours possèdent une loggia plus profonde, dont le fond est soit parallèle à la façade soit en biais par rapport à celle-ci.
Les façades sont constituées de remplissage de blocs de pierre prétaillée d'assez petite taille pour être déplacés de façon traditionnelle, sans moyens de levage modernes. La pierre prétaillée est alors assez courante, mais avec ses blocs de grandes dimensions, elle fait appel à des moyens plus puissants de levage, or les grues restent rares à cette période. En revanche, les maçons-pierreux du bâtiment étaient encore nombreux à cette époque. C'est sur le savoir-faire de cette filière que vont s'appuyer les architectes et gagner en économie.
Les façades jouent sur deux registres qui concourent à éviter la simple répétition d'éléments. La pierre pour les aplombs des parois et le béton pour les loggias et une modénature faite de nez de dalle de têtes de voiles dessinant des motifs irréguliers et des parois biaises. Cette variété architecturale permettra d'aborder des programmes d'une certaine importance.
Auteurs :
Alphonse Arati,
Aubagne 1913-1957, diplômé en 1938, élève de R.H. Expert. Prisonnier en 1940. Actif à Alès, L'Argentière et Marseille.
Marius Boyer,
Marseille 1914, diplômé en 1939, élève de R.H. Expert. Actif à Marseille et Aubagne.
On leur doit notamment :
l'école Ferrière à Martigues avec C. Lestrade et J. Prouvé, 1952,
le sanatorium de Briançon avec C. Meyer Heine, 1957,
à Marseille :
les écoles de Saint-André et Saint-Henri, 1952,
La Savoisienne-Schweitzer, 185 logements, 1958,
La Martine, 259 logements, 1958,
Saint-Théodore, 220 logements, 1958,
La Grande Bastide, 480 logements, 1957, 1962,
Mazargues-Plaisance, 131 logements, 1962.
Fichiers associés :
- Carte du 11e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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