1.Villefranche-sur-Mer - Maison rouge
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, villas
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Raffaella Telese / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Pierre Louis Faloci, architecte, 1975
protection, label : édifice non protégé
Historique :
L'architecte Pierre Louis Faloci entreprend en 1975 la conception et la réalisation de cette villa, commande de M. et Mme Soulier, pharmaciens sur la commune de Villefranche-sur-Mer. Élève et grand admirateur de Georges-Henri Pingusson, l'architecte niçois a, à l'époque de ce chantier, à peine vingt-quatre ans.
Description :
Comme les trois autres bâtiments que Falloci réalise dans les mêmes années (Immeuble Villa Sienne, 1975-77, à Nice ; Villa Maison Haute, 1977-80, à Villefranche-sur-Mer ; maison Le Pont, 1977-80 à Nice), la Maison Rouge témoigne du retour à une réflexion caractéristique du début des années 80 sur la conjugaison de la modernité et de l'identité locale (ici la méditerranée). Elle associe une tendance au dépouillement et une dimension sculpturale basées sur la mise en tension de volumes et de plans (l'héritage du De Stijl) qui lui confèrent, malgré sa taille modeste, une certaine monumentalité.
Construite sur un terrain de 1931 m2 boisé de pins parasols, la maison est difficile à discerner depuis les sites alentour. Elle reste cachée par un couvert végétal abondant et surplombe une falaise abrupte orientée vers la baie de Villefranche-sur-Mer.
D'inspiration minimaliste, le bâtiment est décomposé par divers volumes verticaux jouant sur différents plans. Cette esthétique d'ajouts multiples rend les contours de l'architecture irréguliers et aléatoires. Des ouvertures en meurtrières accompagnent ces lignes élancées et contrastent avec la massivité de l'édifice.
D'autres éléments de modénature prennent part à la composition générale des façades : notamment les évacuations d'eaux pluviales, surdimensionnées et massives, ainsi que de fines fenêtres d'angle verticales et les balcons au garde-corps maçonné en porte-à-faux.
Ce travail sculptural des volumes se poursuit ainsi à l'intérieur dans un escalier minimaliste dont les créneaux des marches se retrouvent en sous-face et découpent les garde-corps. À mi-hauteur, l'escalier se divise en deux volets. Ils suivent des trajectoires orthogonales avant de se raccorder, à l'étage, d'une part à un long couloir d'accès à une chambre et d'autre part à une passerelle suspendue au dessus de l'espace à double hauteur de l'entrée. Cette passerelle amplifie le jeu d'imbrication des volumes et dessert les deux autres chambres de l'étage. Toutes les chambres de la maison, quatre au total avec celle qui est en rez-de-jardin, sont conçues comme de petits appartements indépendants dont l'intimité est protégée par de longs parcours d'accès. Elles bénéficient chacune d'une terrasse et d'une vue panoramique imprenable du fait de la forte inclinaison du terrain.
Au rez-de-chaussée, les deux salons et l'ample salle à manger sont conformes au niveau de haut standing de la maison.
L'aspect sculptural et monolithique recherché est amplifié, à l'extérieur comme à l'intérieur, par le traitement monochrome des surfaces. Les surfaces externes sont enduites intégralement de couleur ocre, toiture comprise, tandis que les espaces intérieurs sont caractérisés par la dominance absolue du blanc, y comprise le sol.
La maison a été utilisée comme décor dans un film de la série des James Bond : "Jamais plus jamais", de 1984.
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