1.Saint-Laurent-du-Var - Résidence Horizon 80
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, immeubles
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo & Raffaella Telese / Laboratoire INAMA / Ensa Marseille
auteurs, date : Michel Andrault et Pierre Parat, architectes, 1969
protection, label : édifice non protégé, label patrimoine du XXe siècle (CRPS du 16 novembre 2006)
Historique :
Au début de sa carrière, à l'automne 1960, l'architecte Pierre Parat obtient sur la recommandation de Georges Meyer-Heine une mission de l'administration centrale : le projet d'aménagement du quartier de la mer sur la commune de Saint-Laurent-du-Var. La proposition élaborée par l'architecte est complexe et ambitieuse: elle prévoit la réalisation de plusieurs marinas, d'équipements touristiques et d'un grand centre commercial. Son plan d'urbanisme directeur n'aura pas de suite, le maire préférant faire appel à un architecte-urbaniste local. C'est lors de cette période de travail à Saint-Laurent-du-Var que Pierre Parat rencontre le promoteur immobilier italien Parrucci qui lui propose le projet d'une résidence balnéaire privée. Aucun des nombreux équipements conçus par l'architecte ne verra le jour et Horizon 80 reste sa seule réalisation sur la Côte d'Azur.
Description :
Cette résidence balnéaire conjugue une intéressante recherche plastique basée sur la dichotomie et la séparation nette entre, d'une part le bloc des logements avec les parties structurelles exprimées en façade et, d'autre part les dispositifs de distribution des logements. Le résultat obtenu est absolument inédit et d'un extrême raffinement formel. Les appartements sont tous ouverts au sud grâce à la concentration des parcours de distribution au nord, suivant un schéma assez conventionnel qui s'adapte parfaitement au caractère du site en permettant l'ouverture de larges loggias avec vue sur la mer, tout en se protégeant des nuisances du côté rue. La séparation entre les espaces privés et les parties communes conduit à expulser les liaisons verticales et horizontales à l'extérieur, qui deviennent des éléments plastiques de définition de la façade nord. La cage d'escalier et la trémie de l'ascenseur sont traitées en paires de tours cylindriques accrochées l'une à l'autre. Répétées trois fois, elles produisent, associées aux coursives qu'elles desservent, un effet de monumentalisation de cette façade. Ces "conduits", composés d'éléments préfabriqués assemblés en laissant les joints apparents, sont complètement autonomes. Ils sont les repères les plus expressifs d'un parti de composition visant à séparer les différents éléments du projet et à leur conférer une autonomie et une intégrité plastique. L'esthétique qui en résulte est d'assemblage. L'articulation des cinq typologies d'appartements (du P2 au P5 sur un niveau ou en duplex) est à la base de la composition des loggias qui caractérise la façade sud. Elle exprime une correspondance simple entre la largeur de la trame de la structure porteuse et celle des cellules d'habitation. De grands bacs à fleurs qui participent à l'esprit général d'assemblage d'éléments préfabriqués, forment garde-corps.
Représentatif d'une certaine production de l'agence ANPAR plutôt localisée en région parisienne, cet immeuble est également caractéristique d'une tendance plus générale, dans la période 1965-1975, à un design de formes basiques, comme issues de techniques de pliage (angles arrondis) et d'assemblage. Son expression formelle, dérivée d'un choix typologique affirmé, est également à mettre en rapport avec les utopies mégastructurelles qui caractérisent la période.
Fichiers associés :
- Dossier documenté
- Notice imprimable
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