18.Nice - Poste EDF Lascaris
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture industrielle
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : J. Laffitte, architecte, 1951
protection, label : édifice non protégé
Historique :
Après-guerre, la reconstruction des villes et l'amélioration des réseaux électriques nécessite la construction de nombreux transformateurs. A Nice, dans le quartier Lascaris, l'architecte J. Laffitte réalise ainsi pour EDF en 1950 une étonnante "station-tour", sur une parcelle déterminée par la rue de l'Aurore à l'Ouest, la rue Jussieu prolongée au Nord et le boulevard François Grosso à l'Est.
Cet ensemble témoigne de l'effort qui est fait dans la période par l'Etat et les grandes institutions publiques pour dépasser la stricte vision utilitaire en affirmant des dimensions somptuaires et de prestige.
Description :
Les trois-quarts de la parcelle sont occupés par les réseaux de câbles électriques, les points de raccordement et les locaux techniques. La station-tour est réalisée à l'extrémité Sud-Est de la parcelle, face à une maison éclectique d'époque 1900 préexistante, préservée et transformée.
L'édifice est conçu sur un plan rectangulaire, à partir d'une structure de dalles et poteaux-poutres en béton armé. Les murs de remplissage sont en agglomérés de ciment. Le long du boulevard François Grosso, la station présente un pignon traité en façade monumentale dont la verticalité est soulignée, aux angles, par les éléments de structure en forme de pilastres. Ces éléments semblent porter la partie haute, en couronnement, traitée sur tout l'édifice comme un volume lisse et distinct, un attique singulièrement présent.
L'accès, d'échelle humaine, est situé au centre de la façade. Il est dominé par un petit auvent en porte-à-faux, que surplombent deux motifs en fer forgé, un aigle et les lettres EDF.
La façade Nord de la station est, à l'inverse de la façade sur rue, percée de nombreuses fenêtres qui créent un rythme dynamique et équilibré entre pleins et vides. On distingue ainsi, sur quatre niveaux, sept travées de fenêtres séparées par des bandes verticales, qui sont le reflet de la structure du bâtiment (poteaux). L'étage d'attique est animé par une élégante rotonde en porte-à-faux, percée d'une baie vitrée à cinq pans qui assure à la salle des tableaux un éclairage naturel optimal. De part et d'autre de la rotonde, deux baies supplémentaires complètent ce couronnement atypique pour une réalisation industrielle. L'ensemble ressemble à une tour de contrôle.
Soulignant ces ouvertures, un léger ressaut rappelle, associé au détail de traitement de la sous-face de la rotonde, certains exemples d'architecture Art Déco ou "de style paquebot", cette dernière référence étant étayée par une cage d'escalier, au Nord-Ouest, percée de fenêtres en forme de hublots.
L'arrière du bâtiment ne comporte que deux étages, percés de quatre travées de larges fenêtres.
Une résille décorative de trame rectangulaire souligne de ses lignes claires l'ensemble des façades.
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