Notices monographiques des 60 édifices ou ensembles remarquables étudiés (8/60)

références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture scolaire
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy / Laboratoire INAMA / Ensa Marseille
auteur, date : François Aragon, architecte, 1956
protection, label : édifice non protégé

Historique :

François Aragon (1884-1957) est architecte en chef de la ville de Nice de 1932 à 1950. A la demande du Maire, Jean Médecin, il élabore un projet de caserne de pompiers, qui serait dotée de logements de fonction et de divers équipements, dont une piscine couverte. Le Centre Régional de protection civile de Magnan est ainsi réalisé au début des années 1950 et inauguré en 1956.

Description :

La caserne se compose de trois corps de bâtiments groupés autour d'une vaste cour centrale rectangulaire destinée au stationnement. A l'Ouest, sur le bd de la Madeleine, un large accès à la cour est marqué par le jeu symétrique de deux pylônes monumentaux flanqués de deux bâtiments d'accueil. Ces derniers forment une sorte de galerie à rez-de-chaussée pourvue d'élégants claustras de ciment de forme triangulée (ils évoquent les motifs africanistes de l'Art Déco).
Les pylones, de section carrée, se distinguent par leur parement de pierre ainsi que par le décor de luminaires en forme de hublot qui orne leur sommet. Un drapeau français en écusson ainsi qu'un aigle en bas-relief sont également apposés sur chaque pylone, rappelant la fonction du lieu. 
Le plan de masse général est rigoureusement symétrique. Il s'organise en référence aux grands plans hiérarchisés (axes et séquences principales et secondaires, etc.) de la culture des Beaux-Arts. 
Les logements de fonction des sapeurs-pompiers se déploient sur les côtés et en fond de cour dans deux figures en L. Chacune d'elle articule par des passerelles superposées de distribution une barre et un bloc. Les bâtiments latéraux, deux barres de six étages orientées Est-Ouest, sont réalisés en béton armé. Ces corps de bâtiments sont sans ostentation. Les loggias soulignent l'horizontalité de la façade, tandis que des balcons incurvés distinguent les angles des barres, à l'Ouest.
La partie centrale en fond de cour propose un volume marqué en avancée et symétrisé (partie centrale vitrée et latérales pleines). Elle abrite un ensemble de services communs dont un garage destiné à accueillir les véhicules d'intervention.
Malgré sa date de conception et réalisation, cet ensemble reste marqué tant dans ses principes de composition (monumentalité, hiérarchie, axialité, symétrie) que par ses détails architectoniques (statuaire, ferronnerie, formes géométriques des décors) par l'esprit de l'Art Déco.
La piscine, fruit de la collaboration de l'architecte niçois François Aragon avec Paul Cimiterra, architecte parisien, a fait l'objet d'une seconde phase de travaux, au début des années 1960 et a été achevée en 1967 (fiche sur la piscine Jean Médecin).
Aujourd'hui, la caserne est toujours en fonctionnement et accueille 120 familles.

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