Depuis son cabinet de Puy-Sanières, il travaille depuis trente ans à restaurer et mettre en valeur les bâtiments chargés d’histoire dans les Hautes-Alpes. Et il y en a beaucoup. “Ma passion est liée au rapport à la ruralité et au petit patrimoine rural non protégé. L’architecture de ce département se caractérise notamment par son art d’habiter et de vivre en montagne, par une grande diversité d’édifices cultuels, des villages d’altitude, les chalets d’alpages, les fustes en bois notamment dans le Queyras… C’est tout un art qui concilie l’habitat et les contraintes de la montagne, les risques d’avalanches, l’exposition au soleil, au vent.” La proximité de la frontière avec l’Italie a également fortement influencé l’architecture de ce département : “Il y a évidemment une longue histoire liée à la défense et à l’architecture militaire, avec notamment les fortifications Vauban. Mais l’influence de l’Italie se retrouve aussi dans l’art des décors peints et l’architecture des édifices cultuels.”
Intervenir sur le temps long
Pour sauvegarder et valoriser ce patrimoine, il faut mobiliser élus locaux et services de l’État, et faire intervenir plusieurs corps de métier très spécialisés. “Les temporalités des institutions ne sont parfois pas les mêmes, souligne Sylvestre Garin. Dans ce type de chantier, il faut se dire qu’on intervient sur le temps long, parce que ces bâtiments ont eux aussi une longue histoire.” Comment transmettre cette passion aux nouvelles générations ? “Beaucoup de jeunes sont déjà sensibilisés au patrimoine, estime Sylvestre Garin. Mais on peut être didactique par exemple en installant des lutrins pour expliquer l’histoire d’un bâtiment, d’un ouvrage ou de tout un quartier. C’est ce que nous avions fait quand Embrun avait candidaté au label Ville d’art et d’Histoire, et cette initiative avait alors rayonné sur toutes les communes alentours.”
"C’est tout un art qui concilie l’habitat et les contraintes de la montagne..."
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