À Sault, la musique est partout : dans les écoles, dans les EHPAD, dans les crèches, chez les commerçant(e)s avec des pastilles sonores inédites, chez les habitant(e)s avec des concerts à domicile… Tout le village écoute, savoure, se laisse transporter, surprendre… voire pratique la musique. C’est en 2001 que Loïc Guénin arrive à Sault pour devenir le premier professeur de musique du collège. Il multiplie les projets, collabore avec des musées, des scènes nationales et crée la première – et l’unique – section Chamac pour classe à horaires aménagés musique et art contemporain. En quelques années, les effectifs du collège augmentent de 42 % !
Le Phare à Lucioles pour rassembler
En 2005, l’artiste crée Le Phare à Lucioles, « le phare parce que c’est un symbole de ralliement rassurant et les lucioles pour célébrer le collectif. » Cette compagnie contemporaine a à cœur de rapprocher les publics et les musiques, sur le territoire très rural du nord Vaucluse. Et ça fonctionne ! Concerts, ateliers, résidences d’artistes, l’activité créative se déploie, rencontrant l’adhésion des habitant(e)s. Loïc Guénin crée, vibre, s’amuse. La compagnie a produit des dizaines de musiciens et musiciennes et compte désormais cinq salarié(e)s.
Le m![lieu], 700 m² dédiés à la musique et à la création
Toujours fourmillant de projets, Loïc Guénin imagine alors un lieu aussi incroyable qu’improbable. En 2014, il envisage, sans trop y croire que le Phare à Lucioles s’approprie un bâtiment en plein centre du village, ancienne école de la République devenue un temps un musée. Une utopie créative. Qui séduit le conseil municipal, dont le vote en faveur du projet est unanime. Après plusieurs années de travaux et un budget de 2,8 millions d’euros, dont près de 640 000 financés par la petite commune de Sault, le m![lieu] ouvrira ses portes mi-septembre. Un espace de 700 m² comptant trois plateaux, une salle de spectacle, une salle dédiée aux arts visuels, un bar-cantine, les bureaux de la compagnie et sept chambres pour des résidences d’artistes. Avant même l’ouverture, Arthur H y rassemble 540 spectateurs… impressionnant au regard du nombre d’habitants de Sault.
Par son énergie débordante et sa capacité à fédérer, Loïc Guénin prouve que la création artistique n’est pas l’apanage des grandes villes. Dans les villages ruraux aussi, la musique sait être bonne !
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