Le Lavandou - Villa Les Alizés
- département : Var
- commune : Le Lavandou
- appellation : Villa Les Alizés
- adresse : 4 boulevard des Dryades - Saint-Clair Plage
- auteur : Maurice BLANC (architecte)
- date : 1951-1952
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites du 28 novembre 2000
Georges Parrot, directeur des Etablissements Coquillard (ECC) situés à Froges en Isère, est un industriel à la tête d’une usine de production de feuilles d’aluminium qui devient leader dans le domaine pendant les "Trente Glorieuses". Depuis 1933, l’usine dépend du groupe AFC (Alais, Froges et Camargue) pour qui Pierre Jeanneret dessine en 1943 les « maisons pour cadres » à Charteau-Arnoux-Saint-Auban (04), maisons en bois à portique selon un procédé issu du fameux "alphabet des structures" de Jean Prouvé.
Parrot commande en 1950 à l’architecte grenoblois Maurice Blanc une villa sur un terrain bordant la plage de Saint-Clair, alors même que sur une parcelle voisine les ateliers Jean Prouvé terminent la construction d’une villa à portique.
En 1952, la société, futur Groupe Pechiney, prendra le contrôle des "Ateliers Jean Prouvé" à Maxéville, près de Nancy.
Maurice Blanc architecte à Grenoble associé ici à J.-P. Bentz, architecte local, réalise une série de villas au Lavandou dans cette période. Il conçoit, notamment, un ensemble de six bungalows en 1957 en partie préfabriqués et standardisés. Son œuvre s’établit principalement dans la région Rhône-Alpes : l’immeuble Les Clapays à Saint-Jean-de-Maurienne en 1949 avec les façades de Jean Prouvé ; l’église Saint-Jean à Grenoble en 1965, édifice circulaire insolite placé sur pilotis avec une toiture en tipi ; et la cité dite Résidence 2000 à Grenoble en 1971.
La villa est constituée d’un étage principal posé sur pilotis. Au rez-de-chaussée, deux pièces de services se glissent entre les poteaux coniques en béton brut. L’entrée se fait par un escalier courbe sculptural qui débouche sur une terrasse semi-circulaire en porte-à-faux. La grande fenêtre et la baie vitrée du séjour sont mises en scène par un cadre et un auvent en forme d’aile en béton. La poignée de l’entrée en forme de coquille rappelle le sigle des Etablissements Coquillard.
Le plan est rationnel, il dissocie la structure porteuse poteaux/poutres du cloisonnement. Un refend sépare les espaces de jour et les chambres qui, disposées en enfilade, sont reliées par une circulation au nord et par une coursive extérieure au sud. La coursive abritée par un débord de toiture retroussé est close en partie par des brise-soleils verticaux orientables, en forme d’ailes d’avion, qui étaient peints à l’origine en deux couleurs (orange et gris perle).
Les pignons et le refend intermédiaire sont bâtis en pierre calcaire appareillée, et la toiture en tôle pliée réalisée par les Ateliers Jean Prouvé.
- Rédacteur : Pascale Bartoli
- Source : Bonillo Jean-Lucien (dir.), Bartoli Pascale, et. al., L’architecture du XXe siècle dans le Var, le patrimoine protégé et labellisé, Marseille, Imbernon, 2010, p.143
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