Briançon - Hôpital militaire héliothérapique du Fort du Château
- département : Hautes-Alpes
- commune : Briançon
- appellation : Hôpital militaire héliothérapique du Fort du Château
- adresse : Fort du Château, 05105 Briançon
- auteurs : Service de santé militaire
- dates : 1925-28
- protection : ensemble non protégé
- label patrimoine du XXe siècle : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 9 avril 2015
Les médecins chefs de l'hôpital militaire de Briançon vantaient depuis longtemps le climat de Briançon et ses vertus thérapeutiques. Après la Première Guerre mondiale, le Service de santé militaire crée dans une annexe de l'hôpital militaire construit en 1830 (actuel hôtel de ville) un service d'héliothérapie "primitivement réservé aux suppurations prolongées par blessure de guerre" et un service de tuberculeux pour les officiers et les sous-officiers de carrière.Il s'agit du premier établissement de cure antituberculeuse construit à Briançon, classée station climatique depuis 1914.Cette annexe d'héliothérapie est aménagée dans les bâtiments de l'ancienne caserne Humbert, dite du Fort du Château, construite entre 1842 et 1848. L'hôpital d'héliothérapie est créé par la décision ministérielle du 21 décembre 1918 et ouvre le 21 septembre 1921. Il fonctionne comme une division de l'hôpital militaire avec tous les services annexes indispensables (cuisine, dépense, magasin à matériel de consommation, douches, bains, etc.). Des solariums en bois pour la pratique de la cure sont aménagés à l'avant de la caserne sur le terre-plein exposé au sud.Il s'agit toutefois d'un aménagement provisoire qui n'offre pas les conditions optimales pour la cure de soleil.
Une surélévation – objet du label Patrimoine du XXe siècle – est donc réalisée entre novembre 1925 et décembre 1928 sur la terrasse de l'ancienne caserne. Elle permet d'offrir aux malades de meilleures conditions de cure et d'installer un service médical moderne.
La station d'héliothérapie est mentionnée en 1928 dans la liste des établissements de cure publiée par la revue Paris médical.
La surélévation, édifice atypique dans le paysage des fortifications de Briançon, est achevée en 1928. Le bâtiment présente une structure en béton armé de 47 m de long et 12 mètres de large, pour une capacité de 24 lits (ce qui porte la capacité totale de la division à 120 lits). La structure en béton armé est réalisée par l'entreprise Busi, selon le système Hennebique (cf fonds Hennebique aux archives de l'IFA). Les marchés sont passés en 1925 et le chantier achevé en 1928. Selon les militaires, "c'est une réalisation moderne et heureuse où sont groupés pour leur bien être le plus grand nombre des allongés. Les chambres de cette nouvelle construction à un lit et deux lits ont un petit vestibule d'entrée qui forme cabinet de toilette à raison d'un lavabo par lit" (archives militaires de Vincennes). Les chambres sont orientées au sud, sur la vallée de la Durance, et sont précédées de galeries de cure ou solariums.
Ce petit édifice, construit à l'initiative des militaires dans une visée médicale, amorce symboliquement le virage climatique pris par la ville de Briançon après la guerre.
Le bâtiment a été vendu à l'hôpital de Briançon qui y a aménagé dans les années 1970 une école d'infirmières. Le bâtiment est désaffecté dans les années 2000 et racheté en 2012 par un groupe de particuliers pour le transformer en logement (projet d'habitat groupé participatif).
- Sources
- Pierre Bonnette, "Briançon. Sanatorium d'altitude pour tuberculoses externes", in La Presse médicale, 8 septembre 1923, p. 1516-1517.
- J. Evrot, "Une station climatique française : Briançon", in Bulletin du CNDT, 1932, n°2, p. 160-173.
- Archives de l'IFA, fonds bétons armés Hennebique, Hôpital héliothérapique pour le génie militaire, Briançon, 1925-26 (BAH-2-1925-30166).
- Archives du ministère de la Défense à Vincennes
- Rédacteur : Philippe Grandvoinnet
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