19.Carqueiranne - Le Carthage
références documentaires : Patrimoine XXe architecture domestique
référence cadastre : AV 172, 173
référence : Carqueiranne AV
n° répertoire : AV 1
photos : J.C. Bruno 2007
conception réalisation : (2008) J.C. BRUNO (Urbaniste), J. MORELLI (Architecte du Patrimoine), C. BRON (Historienne d'Art)
référence photos : C AV1
référence documentation : Mairie - Service D.A.U.E
désignation, adresse : Le Carthage, Avenue Wagner
coordonnées Lambert : 904713,02 ; 94835,11
statut/ gestionnaire : Copropriété - Jomel
programme : 135 logements collectifs et commerce, logements en bande
dates et auteurs : PC : 07/08/1958, Architecte : Jean-Georges Narkisian
maître d'ouvrage : Monsieur Coulomb
composition typologie : Barres et logements en bande
éléments techniques bâtis : Structure mixte, à ossature béton associée à des panneaux porteurs en béton moulé. Enduit Mignonette+enduit ciment Bratalle+ enduit ciment blanc. Menuiseries bois ; châssis basculant. Lisse bois chêne, balustres métalliques
caractéristiques : Ensemble immobilier résidentiel s'intégrant dans un quartier pavillonnaire
Historique :
L'opération Le Carthage se situe en bordure de l'entrée est de Carqueiranne entre la route du littoral et le quartier résidentiel du port. Elle s'inscrit dans le cadre du plan d'aménagement de la côte varoise élaboré par Monsieur Prost dans les années 1930.
Les immeubles implantés le long de la route qui va de Carqueiranne à Hyères, (partie très large grâce au délaissé de la voie de chemin de fer du littoral), respectent le maillage de voiries du lotissement existant des années 30.
Edifice :
Le projet du Carthage tient compte de son environnement urbain entre quartier d'habitats individuels au sud et une voirie large d'entrée de ville au nord.
Les deux barres sont orientées nord-sud le long de la route. Les appartements orientés au sud ont vue sur la mer. Le dénivelé entre l'axe routier et le terrain d'implantation oblige l'architecte à créer des systèmes de ponts-passerelles pour l'accès aux immeubles et aux commerces au nombre de neuf traités avec des petites toitures en voûte.
Les RdC encaissés par rapport au niveau de la route étaient dans le premier projet des garages. En 1962 Narkisian dépose un permis modificatif pour les transformer en studios.
Les façades nord développent le thème de la coursive marquant avec force le linéaire le long de l'axe routier.
Les façades sud sont plus travaillées. Elles sont caractérisées par un jeu de décrochages en retrait et feuillures en particulier sur les parties hautes de chaque niveau, entre la façade et les planchers. Elles sont animées par des loggias et des impostes vitrées au ras des dalles des planchers.
Les derniers étages font partie des communs de l'immeuble, constitués de petites cellules ou bûchers (annexes des appartements) et une partie buanderie et séchoirs, occultés par des brise-soleil à lames de béton horizontales ou en éléments en brique ajourés.
Les espaces entre les logements en bande et les barres étaient à l'origine aménagés avec des courts de tennis et un jardin.
Le système constructif qui semble être employé pour le Carthage est un mixte entre celui de la structure à ossature béton associée à des panneaux porteurs en béton moulé, (système employé dans les années 55-65) et le système dit traditionnel. Les panneaux préfabriqués sont perceptibles en particulier dans les murs de refends et les cages d'escaliers.
Les menuiseries bois sont des ouvrages réalisés sur mesure, fruits d'une composition architecturale non standardisée donnant un caractère exemplaire aux façades.
Les volets étaient tous en panneau bois coulissant sur rails. L'imposte fixe était occultée par un rideau intérieur.
Les garde-corps des coursives étaient revêtus de plaques éternit planes qui ont été déposées depuis.
Les logements en RdC sont du même type que les barres avec la même composition de façade sud.
Auteur (s) :
Jean Georges Narkisian est né en 1922. Fils de réfugié arménien arrivé à Marseille, il étudie aux Beaux- Arts de la ville puis s'installe à Saint Raphaël comme architecte. Son confrère Alfred Henry l'appelle pour la reconstruction de Toulon après la dernière guerre.
Il installe son cabinet dans les années 50 dans l'immeuble le Lazare Carnot qu'il a lui-même conçu.
Architecte complet, il ne lâchera jamais le crayon. Il est l'ami de César connu dans sa jeunesse à Marseille. Ce dernier fera une sculpture de sa main qui se trouve à l'entrée du collège Don Bosco à La Valette-du-Var. Il aménage le cimetière italien de la guerre 14/18 avec notamment un ensemble de sculptures.
Il réalisera de nombreuses opérations dans la région toulonnaise (une partie de La Coupiane à La Valette, la résidence la Pinède Saint Georges à Saint Mandrier, de nombreux immeubles à Toulon), des équipements publics (école et collèges : Toulon, La Valette) ainsi que des villas notamment à Carqueiranne et la villa de Paul Emile Victor à Saint Paul de Vence.
Il élabore d'importants projets d'aménagements urbains qui n'aboutiront pas :
- la marina des Sablettes avec un port de plaisance dans la baie du Lazaret,
- le projet du réaménagement du quartier des Lices à Toulon avec couverture partielle de la voie ferrée comprenant équipements publics, commerces parkings, plusieurs tours de logements en 1963.
Il collaborera aussi sur Hyères avec Lucien David pour des opérations de logements. Il décède en 1998.
Fichier associé :
- Notice monographique documentée
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