23.0708 - Le Saint-Georges
quartier du Pharo, 7e arrondissement, centre de la ville
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0708, p12. 2005
Label Patrimoine du XXe siècle, 2006
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Le Saint-Georges
97 avenue de la Corse, rue Capitaine Dessemond, rue Charras, quartier du Pharo 13007
Lambert 3 : latitude 3.02149 ; longitude 43.2888
Accès : bus n° 54 Catalans - Saint-Pierre, n° 83 : Joliette - rond-point du Prado
propriétaire : Syndicat des copropriétaires du Saint-Georges
Syndic Cabinet Stein Marseille, 04 96 20 72 07, Paul Stein
programme : Ensemble mixte bureaux, église, école, commerces, logements, salle de congrès, hôtel, restaurant panoramique (disparu).
Maître d'ouvrage : La Savoisienne.
Programme de 222 logements. Ensemble de 7 cages (A à G). Stationnement automobile en sous-sol.
dates, auteurs : Permis de Construire : 1959. Livraison : 1962.
Claude Gros, architecte DPLG.
Entreprise, La Savoisienne, promoteur constructeur.
site : Proximité de la Corniche, entre la place du 4 Septembre et les Catalans. Parcelle 4,7 ha à l'origine. Terrain entre 10,4 et 13,8 m (place du 4 Septembre). Secteur Central du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : L'ensemble de l'îlot urbain triangulaire est entièrement bâti d'une nappe de plusieurs étages qui contient les éléments importants du programme, au dessus de la quelle émerge l'immeuble en rive de la rue Dessemond et la tour incurvée.
bâti : La partie d'immeuble d'habitation est constituée d'appartements traversants, avec des loggias vers le Sud. La façade est faite de travées régulières avec remplissage d'allège, la couleur a été modifiée à plusieurs reprises. Bon état général.
sources : AD : 2071 W 12 (39.808, 39.809), 165 W 269, 150 J 110
Guide d'architecture, Marseille, 1945-1993 : M.H. Biget, J. Sbriglio, Parenthèses, 1993
Revue Marseille
Revue de la Chambre de Commerce, n° spécial, 1959
Contexte :
Louis Cottin, président fondateur de La Savoisienne fit la promotion du Saint-Georges bâti sur les terrains d'une usine de peinture détruite en 1944 et d'une église dédiée à Saint-Georges par son curé.
Après guerre, les règles de reconstruction autorisent le dépassement des plafonds de hauteur courante pour les immeubles démolis pendant la guerre (cf. Bel Horizon). Le quartier du Pharo était pressenti pour devenir le quartier des buildings : en 1952, un projet d'urbanisme de F. Pouillon y prévoyait un regroupement de tours. Ainsi, on y trouve aujourd'hui des bâtiments de grande hauteur comme le Saint-Nicolas, le Pharo, les Catalans ou le Pasteur.
Seule, une dérogation du ministre P. Sudreau, enthousiaste du projet, permit d'obtenir l'autorisation des autorités militaires dont la caserne est surplombée par le bâtiment.
Description :
L'îlot triangulaire, entièrement bâti, intègre un programme relativement complexe comprenant une église et une école paroissiales de 6 classes, une salle de congrès de 700 places, une galerie commerçante, un hôtel, un restaurant panoramique ; ajoutés à cela, 220 logements en bâtiments de deux superstructures avec parc de stationnement et l'on pourra imaginer la complexité du projet par rapport aux règlements de sécurité en vigueur.
L'architecte ne suivra pas l'exécution de l'ouvrage, ce qui donnera lieu à plusieurs recours notamment auprès de la Commission des Sites sur la question des couleurs mises en oeuvre qui ne respectent pas le projet initial. Louis Cottin fera de cet ensemble la vitrine publicitaire de La Savoisienne. Le restaurant panoramique sera le lieu de conférences, de remises de prix littéraires et musicaux et d'expositions de peintures.
À l'exception du restaurant, l'ensemble du programme est logé dans une nappe basse occupant l'ensemble du terrain selon deux plans distincts. Cette nappe joue le rôle de socle aux logements et organise les relations très ouvertes avec l'espace public par une façade très ouvragée et variée. Les entrées de la salle de spectacle, de la galerie commerciale et de l'église coexistent. Cette dernière est désignée par un clocher d'angle et une trompe qui sertit la verrière de Max Ingrand, l'auteur du vitrail de Saint-Valéry-en-Caux.
Ce principe de construction en nappe surmontée de tours aura été expérimenté à New-York sur le Lever Building (S.O.M. architectes, 1952), ou en Europe avec l'hôtel de la Scandinavian Airlines System de Copenhague (A. Jacobsen, 1960), contemporain du Saint-Georges.
Les deux bâtiments de superstructure culminent à 9 et 19 étages. Le plus bas, au sud, de gabarit urbain courant, est simplement à l'alignement de la rue du Capitaine Dessemond. Il comporte des commerces en rez-de-chaussée qui alternent avec les halls d'immeuble. La façade s'organise sur l'épaisseur des loggias dont les allèges et poteaux gris délavés rythment la paroi que surmontent les loggias du pignon effilé de la tour de dix étages plus haute.
Le volume le plus élevé, à l'équerre du premier, se développe vers le nord avec une belle inflexion vers l'ouest retrouvant la trame du bâti de la caserne voisine qu'il surplombe. Les logements sont traversants avec des loggias sur les façades les mieux orientées. La structure est constituée de poteaux laissant libres les variations de division et donc rendant possibles les superpositions de fonctions différentes.
Le restaurant panoramique est aujourd'hui remplacé par des bureaux : la vue en fait un point exceptionnel d'observation de la ville.
Les façades sont solidement tramées, décomposant nez de dalle, poteaux et remplissage d'allège. Cette écriture très élémentariste restera un des traits caractéristiques de l'architecture de Claude Gros.
Auteur :
Claude Gros,
né en 1925, élève de l'atelier Castel-Hardy, fait partie de la génération des architectes formés dans l'immédiat après-guerre.
Auteur d'importants programmes de logements, les plus souvent privés (le Saint-Georges en 1962), il restera fidèle à une architecture rationnelle, où les structures s'expriment par des tracés rigoureux et sera marqué par la nécessité de la préfabrication.
Parc Kalliste, 1958 (800 logements),
La Granière, 1961 (445 logements en panneaux préfabriqués),
tout comme Castel Roc, 1973,
ou Le Mail, 1974.
Enfin La Benausse et La Parade où il réalise des panneaux architectoniques préfabriqués en trois dimensions.
Fichiers associés :
- Carte du 7e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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