22.Saint-Laurent-du-Var - Centre-ville
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Urbanisme et aménagement du territoire
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy - Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Louis Aublet, architecte, 1948
protection, label : édifice non protégé
Historique :
Le 27 Août 1944, Saint-Laurent-du-Var est libérée de l'occupation allemande par les troupes alliées. Les pertes humaines s'élèvent alors à soixante-dix morts et vingt-trois blessés, et la ville est très endommagée. En effet, les destructions furent nombreuses au cours des années de guerre, et plus particulièrement au cours des deux années précédentes, en raison des bombardements stratégiques des Alliés visant à couper les voies de communication : après vingt-trois bombardements, la ville est détruite à 40%. Vient alors le temps de la reconstruction et des réparations de plus ou moins grande envergure : au total, on estime à cent trois le nombre de maisons détruites et à près de huit-cents les maisons endommagées.
Description :
Afin d'entreprendre ces travaux, la ville fait appel à Louis Aublet (1901-1980), architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, architecte en chef du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme pour la Marne et la Haute Marne, et urbaniste de la ville de Nice. Les travaux débutent vers 1947. Louis Aublet prend le parti de ne pas reproduire un tissu urbain dense comme celui du centre ancien, au profit d'une trame bâtie plus aérée, dégageant ainsi des espaces verts, des jardins et des stationnements. Sans tomber dans le mimétisme, il propose néanmoins des constructions de faible hauteur (de deux à cinq niveaux au maximum) avec des masses et des gabarits qui restent cohérents avec ceux des édifices conservés et rénovés. L'ensemble se présente donc comme une reconstruction qui rentre dans cette voie moyenne – entre reprise et amélioration des tracés existants – qui a caractérisé en France la plupart des opérations de reconstruction. Ainsi, de part et d'autre de l'avenue du Général Leclerc, les immeubles sont contigus, mais l'effet de "barre" est évité par des jeux de hauteur et de retrait, à L'Ouest, et une courbure créant une place, à l'Est. Les rez-de-chaussée sont percés en arcades, ce qui crée un rythme supplémentaire : bien que ces ouvertures soient souvent obturées ou vitrées aujourd'hui – par commodité pour les commerces qui s'y trouvent – la dynamique visuelle est conservée. De plus, ces arcades créent parfois des passages couverts ou des accès aux cours et stationnements qui ajoutent à la qualité des circulations.
Le caractère architectural des édifices reste dans une veine proche du bâti ancien : en façade les pleins dominent les vides mais des rythmes réguliers de fenêtres carrées et des loggias dont la profondeur est accentuée par des balcons en porte à faux soulignent d'un accent plus contemporain certains alignements.
Les façades sont peintes ou enduites de différentes couleurs, certaines comportent parfois un parement de pierres.
Une fois ces travaux principaux achevés, dans le courant des années 1950, différentes phases de construction semblent s'être succédées, comme en témoignent certains immeubles qu'une implantation plus massive et des balcons formant coursives permettent de dater du milieu des années 1970. La logique parcellaire qui a évité toute répétitivité dans ce centre-ville a permis à ces phases ultérieures de construction de prendre place à leur tour, dans une certaine continuité.
Seul vestige d'avant-guerre, le conservatoire de musique, ancien hôtel de ville, situé au centre de l'avenue du Maréchal Leclerc, dont la blancheur et la rigueur néoclassiques contrastent avec les constructions alentours, ajoutant à la richesse et à la diversité du centre de Saint-Laurent-du-Var.
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