1.Nice - Le Séréna
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, immeubles
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : André Minangoy, architecte, 1958
protection, label : édifice non protégé
Historique :
A la fin des années 1950, l'architecte André Minangoy réalise différents immeubles collectifs dans les Alpes-Maritimes, dans lesquels il tente de concilier le vocabulaire de l'architecture de villégiature avec sa propre signature architecturale, caractérisée par des formes sobres et des obliques incisives et dynamiques. L'une de ses premières réalisations est l'immeuble "Le Séréna", à Nice.
Description :
Situé sur une parcelle triangulaire à l'angle de l'avenue Emile Bieckert et de l'avenue d'Alsace, l'immeuble adopte un plan inhabituel en heptaèdre, placé au centre de la parcelle, laissant la pointe du terrain et les parties latérales libres pour y ménager des espaces plantés. Le Séréna est conçu pour offrir à ses occupants une vue dégagée et privilégiée sur la ville et sur la mer. Le plan atypique et l'orientation des côtés de l'immeuble résultent de la même volonté de se tourner vers le paysage environnant. L'architecte semble avoir replié, coudé, une barre afin de l'orienter au mieux. L'immeuble comporte cinq niveaux et présente, côté avenue Bieckert, une façade qui caractérisera certaines réalisations ultérieures les plus typiques de l'architecte : percé de profondes loggias et rythmé par des refends verticaux réduits au minimum, et dominée par les bandeaux horizontaux des garde-corps traités comme des volumes pleins et biseautés. Minangoy parvient par ailleurs à alléger sa composition en évitant tout effet de masse ou de monotonie, les multiples obliques des façades assurant une certaine dynamique à l'ensemble. L'absence d'éléments porteurs dans les angles contribue également à cette sensation d'allègement.
Au Nord, côté avenue d'Alsace, l'immeuble présente une façade rectiligne contrastant avec la façade principale. Les pans coupés obliques des angles viennent compléter cette façade et évoquent l'architecture "paquebot", métaphore renforcée par les fins garde-corps métalliques inclinés et les cheminées surdimensionnées ponctuant le toit-terrasse.
Situé dans un quartier de villas et d'immeubles remontant pour la plupart à la Belle Epoque, le Séréna contraste par ses formes et son volume avec son environnement, mais en adopte certains éléments : ainsi, la variété des espèces plantées aux abords de l'immeuble crée un écrin de verdure qui l'isole de la route et masque l'accès au garage souterrain depuis les étages. L'auvent de l'entrée, en porte-à-faux, de forme trapézoïdale, est traité avec une particulière élégance, comme un voile mince en situation de flottaison ou d'envol. La qualité des espaces d'accueil dallés de marbre et le pan de verre minimaliste de la porte d'entrée signalent un immeuble d'un certain standing.
En 1960, à Cannes, en compagnie de Michel Néron, André Minangoy reprendra à plus grande échelle les solutions constructives expérimentées pour le Séréna, afin de réaliser un groupe de trois immeubles regroupés sous le nom de "Domaine de Pierre Longue". L'ensemble de "Marina Baie des Anges" (1969-93) sera l'occasion d'exploiter cette écriture à son maximum d'expression.
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