13.Nice - Immeuble Morabito
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, immeubles
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo, Eve Roy / Laboratoire INAMA / ENSA Marseille
auteur, date : Marcel Guilgot, architecte, 1953
protection, label : édifice non protégé
Historique :
Marcel Guilgot, architecte nancéen formé à l'école des Arts Décoratifs de Paris, participe à différents chantiers de reconstruction dans le Nord de la France avant de s'installer à Nice en 1924. Il s'y associe aux architectes niçois Charles et Marcel Dalmas de 1931 à 1937, avant de poursuivre sa carrière en indépendant. Après-guerre, il se spécialise dans la construction de villas bourgeoises et fait ainsi la connaissance du bijoutier Morabito, qui lui commande une bijouterie en 1938, puis une villa assez importante, ainsi qu'un petit immeuble en centre ville.
Le caractère général de cet immeuble reste plutôt marqué par une esthétique Art Déco sobre et rationaliste. Sachant que la collaboration entre l'architecte et le bijoutier commence entre les deux guerres, il serait tentant de situer le moment de sa conception avant les années 1950.
Description :
Face à la contrainte liée à la forme triangulaire de la parcelle à l'angle d'un îlot, au croisement de l'avenue Jean Médecin et du passage Emile Négrin, Marcel Guilgot opte pour une construction en hauteur occupant toute la surface disponible. La même contrainte le pousse à situer la circulation verticale dans la partie la plus large de l'immeuble, contre le mur mitoyen.
La composition d'ensemble joue sur les hiérarchies et les contrastes. La hiérarchie des voieries conduit l'architecte à ouvrir très largement les façades sur l'avenue Jean Médecin et à prévoir un mur plein à l'alignement du passage Emile Négrin.
Verticalement, la composition adopte un schéma classique et tripartite. Rez-de-chaussée et premier étage constituent un socle puissant souligné en partie haute par une corniche très débordante (c'est la terrasse de l'appartement du 2ème étage). Les quatre étages courants sont surmontés par un étage en retrait qui forme le couronnement et qui est légèrement au-dessus du gabarit des immeubles mitoyens. Cette solution permet de marquer nettement le volume de l'angle d'îlot, à la manière d'une proue. Et cet effet de terminaison dynamique est encore souligné par la série de balcons en porte-à-faux.
L'architecte a d'évidence recherché une pureté de lignes maximale. L'immeuble apparaît comme une sorte de façade épaisse marquée par le jeu de contraste entre les lignes blanches de la structure verticale et des planchers et les surfaces sombres des ouvertures (baies et bow-windows) en verre teinté. La partie supérieure des garde-corps est traitée en fer rond dans l'esprit minimaliste des oeuvres du Bauhaus.
Dans la série des quatre étages courants, le troisième a subi des modifications qui transforment les rapports des pleins et des vides. Les étages d'appartements sont à ce jour (juin 2009) inoccupés.
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