La Guadeloupe en bref
Posée sur l’arc des Petites Antilles, la Guadeloupe est constituée en réalité d'un archipel de sept îles. Karukera, comme on la nomme en amérindien, la partie principale, a la forme d’un papillon, à laquelle sont adjointes les Saintes, Marie-Galante et la Désirade.
La Guadeloupe est un département français d’Outre-Mer, depuis la loi du 19 mars 1946. Le département est découpé en deux arrondissements (Basse-Terre et Pointe-à-Pitre), subdivisés en 40 cantons et 32 communes (respectivement, 17 cantons, 18 communes et 23 cantons, 14 communes).
Comme dans tous les départements d’Outre-Mer, tous les textes législatifs nationaux y sont applicables mais peuvent faire l’objet de mesures d’adaptation "nécessitées par leur situation particulière" (Art. 73 de la Constitution). La Guadeloupe est dotée d’un Conseil Régional et d’un Conseil Départemental.
Elle est représentée au niveau national par 3 sénateurs et 2 députés, et 2 représentants au Conseil économique et social. L’état est représenté par le Préfet établi à Basse Terre et 1 sous-préfet à Pointe-à-Pitre.
En tant que département français d’Outre-Mer, la Guadeloupe fait partie de l’Union européenne au sein de laquelle elle constitue une région ultra-périphérique ; à ce titre, elle bénéficie de "mesures spécifiques" qui adaptent le droit communautaire en tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières de ces régions.
Géographie
Région monodépartementale, la Guadeloupe se présente géographiquement sous la forme d’un archipel de 1 702 km², constitué de cinq groupes d’îles : la Guadeloupe continentale, d’une superficie de 1 438 km², composée de la Basse-Terre à l’Ouest (848 km²) et la Grande-Terre à l’Est (590 km²), séparées par un étroit canal, la Rivière Salée et les îles voisines, l’archipel des Saintes (14 km²), La Désirade (22 km²) et Marie-Galante (158 km²).
Economie
La Guadeloupe offre la caractéristique de posséder un système productif complet par rapport aux pays voisins de la zone qui disposent soit d’une économie de rente (pétrole, placements financiers offshore), soit d’une économie polarisée (tourisme).
L’agriculture
L’économie guadeloupéenne repose sur le secteur agricole dont la production de la banane et la filière canne-sucre-rhum sont les principales cultures.
La banane reste le premier produit d’exportation en volume. La production récoltée en 2007 de 40 181 tonnes traduit une baisse de production due notamment aux dégâts occasionnés par le cyclone DEAN, mais aussi à la baisse continue de la production depuis plusieurs années (réduction des surfaces exploitées 2 340 hectares en 2007, réforme de l’Organisation Commune des Marchés (OCM) banane, poursuite de la mutation du secteur).
La médiatisation importante du rapport relatif au recours abusif aux pesticides dans la culture de la banane a engendré une image négative dans l’opinion publique. L’union des groupements de producteurs de banane s’est engagée dans un "plan banane durable 2008-2013" avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) afin d’améliorer la qualité de la banane antillaise tout en répondant aux exigences de la préservation des milieux naturels.
La culture de la canne à sucre représente la deuxième activité agricole. Le sucre est la seconde production locale. Deux usines (Gardel en Grande-Terre et Grande-Anse à Marie-Galante) ont, en 2008, broyé près de 690 000 tonnes de canne à sucre pour produire 63 450 tonnes de sucre. La filière est toutefois confrontée à des défis majeurs qui décideront de son avenir. Depuis 2009, le prix de référence du sucre doit baisser de 36 % pour se conformer à la décision de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), consécutive aux plaintes des grands producteurs mondiaux de sucre. La filière canne-sucre continue cependant à faire vivre près de 30 000 personnes en Guadeloupe (dont près de 4000 planteurs).
La production moyenne annuelle de rhum en Guadeloupe s’établit à 75 000 hectolitres d’alcool pur en 2007. La renommée acquise sur le marché national en fait le troisième produit à l’exportation du département. Le marché local demeure le principal réseau d’écoulement de la production de rhum agricole.
Les terres arables se répartissent autour de 22 443 hectares. Les cultures industrielles couvrent à elles seules la majorité des terres arables grâce à la canne à sucre, puis viennent les cultures fruitières semi-permanentes (2 873 ha), et les cultures légumières (2 776 ha). Les cultures florales couvrent 211 hectares.
L’ensemble des cultures vivrières, maraîchères et florales (hors banane et canne à sucre) couvre une superficie de 3 509 hectares, soit 18,2 % de la surface agricole utile (SAU). En 2006, les productions végétales, qui se sont élevées au total à 74 349 tonnes, couvraient 69,2 % des besoins de la consommation locale, évalués à 107 393 tonnes. La culture du melon est un bon exemple de diversification réussie : pratiquée en Guadeloupe depuis plus d’une dizaine d’année, cette production s’est particulièrement développée depuis 2001 et a atteint plus de 9 000 tonnes en 2007.
L’élevage
L’élevage ne satisfait que 11,9 % des besoins locaux de consommation de viande, évalués à 26 557 tonnes. Cependant, les résultats de la filière se révèlent encourageants. En 2007, les abattages contrôlés de viande ont ainsi connu une progression de 15,9 % ( 2 880 tonnes).
En 2007, le troupeau bovin se situe au 1er rang avec 74 461 têtes, suivi du troupeau caprin avec 21 30 têtes, du troupeau porcin avec 14 730 porcs et le troupeau ovin situé en dessous des 1 600 têtes. Près de 300 000 volailles ont été élevées.
La pêche
Selon les estimations de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), la production halieutique guadeloupéenne aurait augmenté de plus de 20 % au cours de la dernière décennie. Cette évolution est principalement due au développement de la pêche de poissons marins, la production de crustacés demeurant stable. Malgré cette hausse, l’aquaculture et la pêche ne permettent toujours pas de couvrir les besoins de la consommation locale estimée à 15 500 tonnes alors que la production locale est de l’ordre de 10 000 tonnes en 2007. L’activité représente 6 500 emplois.
Industrie et artisanat
Les entreprises du tissu industriel de Guadeloupe sont, dans leurs structures juridiques actuelles, de création relativement récente, même dans les branches traditionnelles comme le sucre et le rhum. Leur capital est généralement détenu par des investisseurs locaux. Selon l’INSEE, le secteur industriel représentait 5,4 % de la valeur ajoutée totale du département en 2006 (contre 6,5 % en 1993) et 6,9 % des emplois. Il a partiellement dû son développement aux lois de défiscalisation.
Le secteur se caractérise par une majorité d’entreprises de petite taille, près de deux tiers ne comptant que 1 à 5 salariés. En 2006, le répertoire SIRENE comprenait 10 500 entreprises industrielles et artisanales, soit 22,2 % de plus qu’en 1995. La majorité d’entre elles (64,8 %) exerçait une activité dans le secteur de la construction.
Hormis la construction, le secteur a connu une expansion de plus de 40 % du nombre d’entreprises recensées. Les branches ayant connu la plus forte progression entre 1995 et 2006 concernent l’industrie du papier, carton, édition et imprimerie (+ 109,8 %), la fabrication de machines et équipements (+ 95,8 %) et la métallurgie et le travail des métaux (+ 80,9 %). Seules les entreprises des branches de l’industrie du caoutchouc et du plastique, du textile et de l’habillement et des autres industries manufacturières ont vu leur nombre diminuer. Selon la dernière enquête annuelle sectorielle de l’INSEE réalisée en 2006, l’industrie des biens intermédiaires constitue la première branche d’activité industrielle, contribuant pour 40,7 % à la production totale de richesse du secteur. L’industrie agro-alimentaire demeure bien implantée. Elle crée 21,8 % de la richesse du secteur malgré un nombre d’entreprises plus restreint. L’industrie des biens d’équipement, avec 26,8 % des entreprises du secteur industriel, ne produit que 18,3 % de la valeur ajoutée de l’industrie. L’industrie des biens de consommation a un poids plus limité dans l’économie locale, ne contribuant qu’à hauteur de 12,7 % à la création de richesse. Enfin, avec seulement 3,9 % des entreprises du secteur et 3,1 % des effectifs, l’industrie automobile et l’énergie ne produisent que 6,7 % de la valeur ajoutée du secteur industriel.
La Guadeloupe compte une dizaine de zones industrielles réparties sur tout le territoire et s’étalant sur une surface totale de 463,8 hectares. Les activités se concentrent dans l’agglomération pointoise principalement sur le site de Jarry (325 hectares) sur la commune de Baie-Mahault et autour du complexe Euro-caribéen d’activités (CECA) qui regroupe le port autonome, la zone de commerce internationale et le World Trade Center. Cette zone d’activité industrielle (l’une trois premières zones industrielles de France) regroupe 80 % des créations d’emplois des dix dernières années.
Le secteur tertaire
La mondialisation des services rayonne sur l’économie guadeloupéenne. Sous l’effet du développement des activités de conseil, d’expertise et de sous-traitance, la contribution de la branche « autres services aux entreprises » à la richesse produite par le secteur tertiaire s’est fortement accrue entre 1993 et 2003 (+ 9,5 points). De même, le poids des « autres services aux particuliers » progresse de 1,7 point, dynamisé par l’augmentation du nombre de femmes ayant un emploi (+18,5% entre 1990 et 1999 contre –6,6% pour les hommes) et ayant recours à des prestations de service à domicile (garde d’enfants, ménage, soutien scolaire etc…).
Les activités de conseils et d’assistance qui regroupent notamment les services professionnels, les activités informatiques ou encore la publicité continuent d’attirer des créateurs : elles enregistrent 430 créations soit une progression de 7.5% par rapport à 2005.
Le tourisme
Jusqu’en 2000, l’hôtellerie-restauration concentrait 5 % de la valeur ajoutée produite dans le département. Depuis, le secteur est entré dans une crise profonde qui s’est manifestée par une diminution de la fréquentation à l’aéroport entre 2000 et 2005, la fermeture de chambres en hôtellerie classée et non classée… Il ne contribuait plus qu’à hauteur de 3,6 % à la production de valeur ajoutée de la Guadeloupe en 2006 (estimations INSEE).
Les différents acteurs du secteur et les décideurs ont progressivement mis en place des dispositifs de relance du tourisme dès 2002.
Les bons résultats de l’année 2007 confirment l’orientation favorable de la conjoncture du secteur. Le trafic de passagers à l’aéroport (hors transit) a progressé de 6,2 %, notamment sous l’effet du développement du tourisme de croisière, en hausse de 26,9 % sur l’exercice. Hors croisiéristes, le nombre de passagers arrivés en Guadeloupe a crû de 3,6 %. L’hôtellerie classée a également bénéficié de l’augmentation de la fréquentation. La Guadeloupe est naturellement visitée par une majorité de voyageurs en provenance de métropole (92 % des flux) devant l’Italie et la Belgique.
L’hôtel est privilégié par près de la moitié des touristes qui représente 27 % des nuitées comptabilisées par l’INSEE, 11 % des visiteurs optent pour les gîtes ou les chambres d’hôtes, et 14 % choisissent la location.
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