Le projet CCAAP (Compréhension du Couplage Acoustique, Aérosols et Particules) est proposé par l’ITEMM. Cette étude est issue d’un projet de recherche plus vaste appelé PIC (protocole pour les instruments face au coronavirus) initié avec la chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI) en 2020. Les travaux portaient sur la capacité ou non des instruments à émettre des particules et aérosols, potentiellement porteurs de virus lorsque des musiciens malades jouaient. Les résultats ont mis en avant une très forte variabilité dans les émissions d’aérosols et de particules par les musiciens à vents (entre les instruments, les musiciens, et pour un même musicien suivant le morceau joué ou pour un même morceau).
Cette nouvelle étude cherche à étudier les sources de cette variabilité.
Généralement l’acoustique musicale émet des hypothèses ne prenant pas en compte l’écoulement des fluides dans les instruments, et, inversement, la mécanique des fluides n’intègre pas nécessairement ces aspects acoustiques.
À l’intérieur d’un instrument, et en fonction des notes jouées et du nombre de clefs ouvertes ou non, la pression acoustique peut varier, et les vibrations des lèvres ou des anches sont dépendantes de la fréquence de la note jouée, ce qui suggère des modifications des particules et aérosols émis par l’instrument, et pouvant être une des clés de compréhension de cette variabilité. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, d’études sur ces aspects, en particulier pour répondre aux enjeux actuels. Ainsi, même un filtre pourrait être capable, en vibrant lors du jeu, de rediffuser du virus, diminuant l’efficacité de cette protection.
Le couplage des phénomènes fluides et acoustique est possible grâce à la simulation informatique et permettrait de fournir une clé de compréhension des émissions d’aérosols par les vents. Des instruments à vent modélisés intégrant ces capacités permettraient donc d’observer l’impact des vibrations et de l’acoustique des instruments sur l’émission d’aérosols. De plus, des mesures effectuées au Laboratoire d’Acoustique de l’Université du Mans (LAUM) permettront de visualiser ces mouvements d’aérosols, en intégrant différents éléments comme le volume sonore, la dimension des instruments, les fréquences de résonance des cavités et la vitesse d’écoulement de l’air.
Dans ce cadre, France Relance apporte une aide de 17 350 euros pour cette étude qui permettra aux artistes de reprendre leur activité et de partir en tournée dans des conditions sanitaires améliorées.
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