Un monument emblématique d'Angers
Le Palais épiscopal d'Angers, datant du milieu du IXe siècle, reflète les évolutions successives apportées au fil des siècles pour tenir compte des évolutions du goût et des fonctionnalités attribuées à ce bâtiment.
La résidence des évêques d’Angers est attestée à cet emplacement depuis le milieu du IXe siècle. Toutefois, l’édifice primitif est entièrement reconstruit dans le second quart du XIIe siècle à l’initiative de l’évêque Ulger (1125-1148). C’est peut-être l’évêque lui-même, présent en 1131 au sacre du roi Louis VII, qui inspira le choix de l’architecture en forme de Tau, la seule du genre avec Reims conservée en France, qui évoque la forme des premiers bâtons pastoraux. La salle basse voûtée, et la salle synodale, témoignent encore de la haute qualité architecturale et décora-tive de la construction de ce temps.
Au XVIe siècle, l’évêque François de Rohan fait reconstruire l’escalier principal sur la cour d’honneur ; ses successeurs Claude de Rueil, Michel Lepeletier et Jean de Vaugirault y apportent à leur tour, aux XVIIe et XVIIIe siècles, des aménagements. Mais c’est surtout sous l’épiscopat de Mgrs Angebault et Freppel, au XIXe siècle, que l’édifice subit d’importantes transformations, conduites notamment par l’architecte diocésain Charles Joly-Leterme, qui crée une seconde cour d’entrée rue de l’Oisellerie bordée à l’ouest d’une aile neuve, et achève l’escalier de la cour d’honneur, communément appelé « escalier de Rohan ». Ainsi composé, accolé à la cathédrale dont il fut de tous temps l’ornement et le complément, cet édifice est le témoin rare de huit siècles d’histoire.
Un projet de réhabilitation
Un projet de réhabilitation est en cours depuis 2012 à l'initiative de Mgr Delmas, évêque d'Angers. L'État, propriétaire des lieux, le diocèse d’Angers et la Ville d'Angers ont conduit ce projet de réouverture en plusieurs phases :
- la requalification de l’édifice comme édifice recevant du public, pour permettre la redécouverte du monument à travers un circuit de visite au périmètre limité ;
- la réalisation d’une étude préalable globale de réhabilitation du monument ;
- la restauration extérieure et intérieure, avec mise en service progressive des activités suivant l’avancement des travaux
L’ouverture du circuit de visite
Il constitue la première phase du projet de renaissance du Palais épiscopal, puisqu’il permet symboliquement le retour du public dans l’édifice et lui restitue sa qualité d’ERP (Etablissement Recevant du Public). Toutefois, le circuit tient compte des limites de faisabilité imposées par l’état de l’édifice, et s’effectue suivant un périmètre restreint et dans des conditions de déambulation très strictes :
- Le périmètre concerné se limite aux quatre grandes salles ou ensembles situés dans les ailes nord et sud : au rez-de-chaussée, le hall et la salle basse ; au premier étage, la salle synodale et les salons d’apparat. L’importance historique de ces ensembles, leur situation centrale dans l’édifice, l’accès prévu par la cour d’honneur, permettent cependant de faire comprendre au public les enjeux du projet : l’enjeu patrimonial de la réhabilitation, l’enjeu sociétal de l’ouverture de cet espace pour l’épanouissement culturel et spirituel en cœur de ville.
- La déambulation dans les différents espaces s’effectuera exclusivement dans le cadre de visites guidées, en petits groupes de moins de 50 personnes, et seulement de jour. L’accès à la salle basse sera libre mais surveillé, et uniquement possible dans le temps des horaires de visite. Des dispositifs d’information spécifique seront prévus dans cette salle, pour l’information de tout public, et plus particulièrement du public handicapé qui ne pourra dans un premier temps, faute d’adaptation possible, accéder à l’étage : livret de présentation, commentaire sonore, exposition, film d’information.
Le circuit de visite se présentera donc ainsi : l’entrée s’effectuera pour tous par la cour d’honneur (cour de Rohan) ; le public pénètrera successivement dans la salle basse, puis le grand hall, et ressortira par la salle basse dans la cour d’honneur. La visite du premier étage s’effectuera à partir de la cour d’honneur par l’escalier de Rohan, et permettra d’admirer la salle synodale et les salons d’apparat.
Des visites proposées au public par la Service éducatif Angers ville d'art et d'histoire et le diocèse tout l'été
Des visites seront proposées au public par le service ville d'art et d'histoire d'Angers tous les mercredis et samedis, du 4 juillet au 5 septembre (sauf le 15 août) à 15h, durée 1h15.
Le diocèse d’Angers proposera également des visites gratuites du Palais épiscopal d’1h30 pendant les mois de juillet et août 2018 du mardi au samedi à 10h et à 15h et le dimanche à 15h, au départ de la cathédrale Saint-Maurice.
Les acteurs de la réouverture au public :
- L’État, propriétaire de l’édifice, représenté par Nicole Phoyu-Yedid directrice des Affaires culturelles des Pays de la Loire et les services de la DRAC Pays de la Loire : Antoine Lataste, chef de la conservation régionale des monuments historiques et Clémentine Mathurin conservatrice des monuments historiques. Dominique Latron et puis Gabriel Turquet de Beauregard, architectes des bâtiments de France représentant l'Unité Départementale de l’architecture et du patrimoine du Maine et Loire : maître d’œuvre de l’opération.
- Valérie Legrand, architecte du patrimoine : mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage.
- Mgr Delmas, évêque d’Angers et les membres de l’association ARPEA dont M. Pierre Collignon, président, l’abbé Le Pivain, curé de la cathédrale d’Angers et son successeur l’abbé Gourdon,
- Elisabeth Verry, conservateur général du patrimoine.
- Sur le plan de la protection incendie, le SDIS de Maine-et-Loire, représenté par le capitaine Le Calvez
- Sur le plan de l’accessibilité la Direction départementale des territoires de Maine-et-Loire, représentée par Jean-Luc Malgat, responsable du service Construction-Habitat-Ville et Christine Lerays, en charge de la question de l’accessibilité.
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