Les Archives nationales donnent rendez-vous, du 12 mai au 5 septembre 2022, à l’Hôtel de Soubise, pour découvrir un document emblématique des collections et de l’histoire de France : le Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848. Cette exposition se déploie dans le cadre du cycle Les Essentiels : lancé à l'automne 2021 avec la présentation de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, le cycle donne à voir et à comprendre les documents fondateurs de l'histoire de la Nation. Il place le visiteur dans une relation de proximité avec les originaux de documents dont chacun a entendu parler, parce qu'ils sont des marqueurs forts de notre Histoire et qu'ils interrogent aussi notre présent.
Pour ce deuxième rendez-vous, le Décret d’abolition de l’esclavage de 1848 est mis en regard d’archives replaçant en contexte la réalité de l’esclavage colonial, fait majeur de l’histoire de France, reconnu en tant que crime contre l’humanité, depuis 2001. Ces documents témoignent du lent processus et des combats menés pour voir aboutir les revendications de liberté, nées des aspirations des populations réduites en esclavage dans les colonies françaises, des Lumières et de la Révolution française.
Les Archives nationales s’associent à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage dont l’éclairage et l’approche ont été extrêmement précieux pour situer le sujet dans les débats contemporains. L’exposition s’enrichira, les 1er et 2 juin 2022, d’un colloque ouvert à tous. Intitulé 1848, et après ? Sortir de l’esclavage, ce colloque recontextualise l’abolition de 1848 dans le temps long et dans un processus mondial dans ses conséquences juridiques, sociales, économiques afin de réfléchir aux enjeux mémoriels de celle-ci.
Rattachées au ministère de la Culture, les Archives nationales conservent les archives de l’Etat depuis le VIIe siècle. Composées de millions de documents, leur valeur tient autant à leur contribution à la connaissance historique et à la mémoire individuelle et collective qu’à leur intérêt patrimonial. Certains de ces documents matérialisent des événements fondateurs de notre histoire. Ils constituent des jalons incontournables dans la construction de notre société contemporaine. Ils sont facteurs de cohésion et interrogent notre présent. Signe d’ouverture des Archives nationales sur la société, la programmation du cycle Les Essentiels est déterminée par le choix du public. Cette démarche participative est une première pour les Archives nationales, et positionne l’institution comme un acteur engagé en faveur de la citoyenneté et du débat public. L’exposition de ces textes et la démarche globale illustrent la volonté des Archives nationales de réaffirmer son ADN né de la Révolution française.
À l’automne 2022, l’Ordonnance de 1944 qui accorde le droit de vote aux femmes, et, puis, au printemps 2023, la Loi dite Badinter de 1981 qui abolit la peine de mort, seront à leur tour exposées au public et accessibles gratuitement.