Bonjour à tous, et bienvenue au ministère de la Culture et de la Communication.
C’est un des plus beaux endroits de la République, sur le Palais-Royal, et c’est chez vous, puisque c’est le service public – tout cela, c’est à nous tous, et nous en prenons soin.
Nous sommes ici pour fêter un anniversaire, un très heureux anniversaire.
Un anniversaire de cinéma, d’abord. Le cinéma, c’est bien sûr un art qui rayonne à travers le monde. Et Isabelle Giordano, dans d’autres fonctions, le sait très bien, elle qui voyage avec le cinéma français à travers le monde. Mais c’est surtout un art populaire, accessible à tous, qui nous rassemble tous dans les salles de cinéma. C’est d’ailleurs un lieux où il y a toutes les catégories d’âge, de classes sociales, de territoires, qui se mélangent devant un film, devant un écran.
Le cinéma, c’est aussi ce qui peut nous aider à réfléchir, à discuter, parce qu’il nous confronte directement à quelque chose de différent, à d’autres vies que la nôtre, à d’autres histoires, à l’autre. C’est une bonne occasion, après les films, de se retrouver pour discuter à propos de ce qu’on a vu, ce avec quoi on est d’accord ou pas d’accord, ce qui nous a touchés ou ce qui nous a moins touchés. Et ça, le cinéma le permet aussi.
C'est pour cela que nous avons développé depuis maintenant une trentaine d’années des dispositifs pour le cinéma à l’école, au collège, au lycée et pour les apprentis. C’est un de nos dispositifs d’éducation artistique qui marchent le mieux, qui est aussi le plus largement répandu.
Mais bien qu’il soit le plus largement répandu, il ne touche pas suffisamment de monde. Surtout, il ne prend pas en compte – parce que c’est une vocation complète et nationale – les inégalités qui peuvent exister, territoriales, sociales, dans le rapport au cinéma et le rapport à la culture.
C’est pour cela qu’il y a d’autres dispositifs qui jouent aussi ce rôle. Je veux citer Passeurs d'images – et je crois que quelqu'un s’exprimera tout à l’heure au nom de Passeurs d'images, parce qu'il y a des liens avec Cinéma pour tous. Mais il y a aussi d’autres actions, par exemple Dix films citoyens qui seront mis à la disposition des enseignants pour discuter avec les classes.
Et il y a surtout une association formidable, dont nous allons fêter les dix ans ce soir : c’est Cinéma pour tous. Cette association que vous avez fondée, Isabelle Giordano et Brigitte Aknin, il y a dix ans.
Je voudrais remercier et commencer par féliciter Isabelle Giordano, parce qu’elle a su nouer et créer des liens entre ses différents talents. Elle connaît très bien le monde du cinéma et les professionnels, elle connaît aussi des mécènes pour soutenir les actions qu’elle souhaite porter, et elle avait cette envie de faire partager sa passion, le cinéma – parce que je crois que le cinéma lui a aussi beaucoup apporté. Elle avait donc envie de partager cela avec tous, y compris avec vous qui êtes là ce soir, mais aussi parce que cela permet le débat autour de sujets aussi variés que le racisme, le sexisme, la violence, les discriminations.
Vous avez organisé une centaine de projections et de débats, en faisant se déplacer les jeunes à Paris, pour ceux qui n’y étaient pas, en vous adressant aux adolescents – période si importante et parfois si fragile, pas toujours facile, mais déterminante – et c’est aussi pour cela que c’est à ces âges-là que l’association s’adresse. Cela vous permet de dialoguer ensuite autour de ces films, alors que parfois, il est plus difficile de dialoguer entre adultes et enfants, voire entre enfants, entre jeunes et entre adolescents.
Cette association joue donc elle-même un rôle citoyen, dont je veux vous remercier. C’est un rôle qui consolide la République, à son échelle, et dans votre champ.
Je veux associer à ces félicitations et à ces remerciements la déléguée générale, Brigitte Aknin, qui vous accompagne dans tous les projets.
Je voudrais aussi associer tous les enseignants et les associations qui sont partenaires de Cinéma pour tous, qui sont un relais, un soutien indispensable, et qui font en sorte que ces opérations soient possibles.
Je voulais aussi vous dire un mot général sur les associations à travers Cinéma pour tous. Nous sommes dans un pays qui traverse des difficultés. Nous l’avons vu encore tout récemment à Aulnay-sous-Bois, il y en aura peut-être d’autres. C’est difficile. Ce qui maintient la République forte, ce qui peut, je pense profondément, la soutenir, c’est ce fil que tissent les associations. Les associations, c’est beaucoup de bonne volonté, ce sont des gens qui s’engagent en dehors de leur métier, en dehors de ce qui leur fait gagner leur vie, qui s’engagent dans leur temps personnel. Ces associations, cet engagement, c’est ce fil, cette toile qui nous soutient tous et qui nous rend plus forts.
Je voulais donc remercier Cinéma pour tous et remercier toutes les associations qui s’y associent.
Merci à vous, et très bon anniversaire !