Paris, le 28 janvier 2014,
Madame la ministre, Chère Valérie Fourneyron,
Monsieur le président de la Fondation Total, Cher Christophe de Margerie,
Mesdames et messieurs, Chers amis,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour rappeler et conforter par cette convention l’engagement fort de l’État en faveur de la jeunesse. Vous le savez, c’est la priorité du quinquennat portée par l’ensemble du gouvernement et plus particulièrement le ministère de Valérie Fourneyron qui pilote cette ambition nationale. La jeunesse, c’est aussi la priorité que j’ai donnée à l’action du ministère de la Culture et de la Communication avec mon grand projet d’éducation artistique et culturelle. Car comme François Hollande l’a rappelé avec force : « nous avons le devoir de mettre tous les enfants de France en situation d’être pleinement acteurs de la vie culturelle.»
C’est pour se donner tous les moyens d’un nouveau plan d’action en faveur de la jeunesse que Valérie Fourneyron et Christophe de Margerie ont signé le 7 juin dernier une convention de trois ans, fixant le cadre de leur engagement commun.
Je tiens à les remercier aujourd’hui d’avoir fait du ministère de la culture un partenaire privilégié de cet engagement. L’éducation artistique et culturelle est au cœur de ce nouveau plan d’action et je m’en réjouis.
En signant cette convention aujourd’hui, nous faisons de la culture un moteur de l’ambition gouvernementale en faveur de la jeunesse. C’est essentiel car c’est par la culture que les jeunes expriment leur créativité et leur sensibilité. C’est par elle qu’ils se représentent le monde et peuvent agir sur lui. C’est par elle, enfin, que passe la construction de leur personnalité et de la confiance en soi qu’ils développent et qui leur permet souvent, lorsqu’ils sont en situation de décrochage scolaire, de retrouver le chemin de l’école. La culture, c’est aussi, pour les jeunes, une véritable perspective d’avenir avec des formations de qualité et une expertise reconnues internationalement, des métiers d’excellence et d’innovation, au cœur de la dynamique créative que nous devons encourager et accompagner dans notre pays.
Avec cette convention que nous signons aujourd’hui, ce sont 4 millions d’euros au total qui sont consacrés à la généralisation de l’éducation artistique et culturelle à tous les enfants partout sur le territoire. Un soutien particulier sera apporté aux structures qui ont répondu à l’appel à projets des DRAC et ont été sélectionnées par un jury dont je salue l’engagement.
Je salue aussi les DRAC et les services de l’administration centrale qui, dans un temps très court, se sont mobilisés autour de cet appel à projets qui a montré à quel point les initiatives en direction des jeunes publics sont nombreuses.
J’avais pu m’en rendre compte l’an dernier, à l’occasion du tour de France que j’avais entrepris pour aller à la rencontre de ceux qui favorisent au quotidien et partout sur le territoire l’accès des jeunes à la culture. En mars dernier, les élèves du Lycée d’Alembert m’avaient fait découvrir leur travail photographique autour du geste dans l’espace public. J’avais alors admiré la créativité à l’œuvre dans chacune des œuvres réalisées dans le cadre d’un atelier du BAL. Une fabrique du regard dont le nom est bien à l’image de sa vocation : sensibiliser les plus jeunes à la photographie mais aussi faire émerger et découvrir les regards neufs.
Encourager aussi chacun de nous à porter un œil attentif à la manière dont les plus jeunes s’emparent de l’espace et des objets, des idées ou des couleurs. De ces expériences, nous avons beaucoup à apprendre.
A l’occasion de cet atelier du BAL, comme à chacune des étapes de mon tour de France, j’ai pu constater à quel point ces initiatives sont remarquables : elles mobilisent des énergies créatives et constituent une expérience fondamentale pour chacun des jeunes qu’elles touchent. C’est pour cela qu’il est essentiel de les soutenir.
C’est le but de cette convention qui permettra de financer une quarantaine de nouveaux projets. Cela concernera 22 000 enfants sur tous les temps de vie et sur tout le territoire. En priorité dans les zones les plus éloignées de l’offre culturelle, les territoires ruraux ou les quartiers prioritaires.
Cette volonté d’offrir partout sur le territoire des actions de qualité, va dans le sens de ma décision d'accompagner financièrement les collectivités territoriales qui ont fait le choix de profiter de la réforme des rythmes scolaires pour développer des actions de qualité notamment sur le temps périscolaire. Les projets sélectionnés par les DRAC, en plus de ceux qu’elles co-financent aujourd’hui, sont de ceux-là.
Je tiens à saluer le soutien de la Fondation Total qui marque l’implication de la société civile à nos côtés en faveur de la jeunesse. C’est un bel exemple de collaboration de l’action publique et du secteur privé autour d’une ambition partagée. Alors que nous avons fêté l’an dernier les 10 ans de la loi sur le mécénat, je suis heureuse de constater aujourd’hui autour de cette convention que plus qu’un acte d’argent, c’est véritablement un acte de citoyenneté.
Nous pouvons nous réjouir : ensemble, grâce à l’action conjointe de nos deux ministères qui illustre l’ambition commune de tout un gouvernement, grâce à une collaboration fructueuse, juste et citoyenne entre les secteurs public et privé, nous faisons un pas de plus vers la généralisation de ce que le philosophe Jacques Rancière décrivait en ces termes : « permettre à chacun de composer son propre poème avec les éléments du poème en face de lui ».
Je vous remercie.