Antoine Bourseiller vient de disparaître à l'âge de 82 ans, après un demi-siècle d'une époustouflante carrière d'homme de théâtre. Excellent comédien, metteur en scène prolifique, directeur de très nombreuses institutions théâtrales à travers la France, il était l'un des derniers grands pionniers de la décentralisation culturelle.
Proche collaborateur de Gérard Philipe et Maria Casarès, Jean-Luc Godard et Samuel Beckett, il aimait prendre des risques et créer des pièces de jeunes auteurs, telle « America Hurray » de Jean-Claude Van Itallie. Il aura insufflé son esprit de tempête dans les petites salles comme dans les grands théâtres : Poche-Montparnasse, Centre dramatique national du Sud-Est à Aix-en-Provence puis Marseille.
Brûlant le théâtre après avoir brûlé pour lui, sa dernière grande passion aura été pour l'opéra, comme directeur de l'Opéra de Nancy ou comme metteur en scène. Avec un dernier salut, une dernière mise en scène en 2010 à cet autre rebelle, Jean Genêt, présent au début comme à la fin de sa carrière.
J'exprime mon soutien à ses filles, Rosalie Varda et Marie Sara, et à son beau-fils le comédien et écrivain Christophe Bourseiller.