Je me réjouis vivement de ce choix qui distingue une œuvre aussi étonnante par son sujet que par sa forme. Un double défi dont cet auteur à métamorphoses cultive l'habitude, depuis « Cordon bleu » en 1987 jusqu'à « Kampuchéa » en 2011 en passant par « La Tentation des armes à feu » en 2006. J'adresse également mes plus chaleureuses félicitations à la maison d'édition Le Seuil.
De livre en livre, ce grand voyageur des lettres et arpenteur du globe a su nous restituer une parcelle de ces continents au fier tempérament où il vécut ou séjourna : Moyen-Orient, Nigéria, Algérie, Cuba, Urugay, Amérique centrale. On lui doit la création du Prix de la jeune littérature latino-américaine et d'une revue littéraire à Saint-Nazaire, preuves de son attention aux autres et de sa fidélité à son « petit pays ».
Avec « Peste & choléra », au rythme accéléré de très courts chapitres, il suit les traces d'Alexandre Yersin, un jeune chercheur issu de la première équipe de l'Institut Pasteur. C'est en courant le monde que celui-ci va découvrir en 1894 le bacille de la peste à Hong Kong, la culture de l'hévéa ou de l'arbre à quinquina. « Ce n'est pas une vie que de ne pas bouger », disait ce scientifique peu casanier.
Le Fémina marque le début d'une semaine importante pour les écrivains, les éditeurs et tous les amoureux des livres et de la littérature.