Elisabeth Grosjean, responsable de l’atelier Encadrement-Dorure au musée du Louvre

« J’ai rejoint l’atelier Encadrement-Dorure du Louvre il y a trente ans, et j’en suis responsable depuis sept ans. De métier, je suis doreuse-ornemaniste. Cela couvre un large champ d’activités, qui va du simple « maquillage » de petites lacunes à la réintroduction d’ornements manquants – qui sont réalisés dans certains cas par le sculpteur sur bois de l’atelier – en passant bien sûr par la dorure à la feuille d’or.

« Quelle que soit l’intervention, nous nous imposons la même rigueur »

Quelle que soit l’intervention, nous nous imposons la même rigueur. Ainsi, chaque opération menée est documentée, tandis que toutes les restaurations doivent être à la fois invisibles à l’œil du grand public et lisibles par les experts qui analyserons l’œuvre et son cadre dans quelques mois ou des dizaines d’années…

Avec 7 000 cadres au total dans les collections du Louvre, nous ne nous ennuyons pas ! D’autant plus que notre atelier, qui compte cinq doreurs et deux menuisiers en cadres, fabrique également des cadres neufs, pour accompagner par exemple des œuvres le temps d’une exposition. En tant que responsable de l’équipe, je suis moins à l’établi qu’à mes débuts. Mais mon quotidien demeure passionnant puisque je suis chargée de l’organisation de l’équipe, de l’accompagnement des techniciens et de l’interface avec les conservateurs qui sont les garants du « mariage » entre les œuvres et leur cadre. J’ai la joie d’exercer un métier où l’on apprend chaque jour au contact de l’art, des techniques, des femmes et des hommes… ».