Créés il y a presque trente ans par l’Etat et les Régions, les Fonds régionaux d’art contemporain sont devenus des acteurs essentiels de notre vie culturelle, en allant très vite au-delà de leur seule mission d’acquisition d’œuvres contemporaines, pour développer des activités de diffusion, d’édition, de pédagogie.
Le FRAC Bretagne, créé en 1981, aura été un précurseur de cette évolution. Il lui fallait pouvoir se doter d’un bâtiment de « deuxième génération », comme cela a été le cas pour les Pays de Loire ou la Lorraine. Le projet, lancé en 2002, est sur le point d’aboutir.
Ce bâtiment réalisé par Odile Decq et son équipe, en regard de l’« Alignement » signé Aurélie Nemours et en bordure du Parc de Beauregard, par sa silhouette mate et monolithique à l’extérieur et son puits de lumière à l’intérieur, constitue à l’évidence un geste architectural majeur. Il est à la mesure de nouvelles ambitions pour une institution ouverte à toutes les formes de la création contemporaine, par sa collection riche de plus de 4000 œuvres, par les expositions qui vont s’y dérouler, par son travail d’édition, par ses conférences et ses rencontres.
Doté de ce magnifique outil qui aura désormais le statut d’Etablissement public de coopération culturelle, avec des moyens humains et financiers renforcés, le FRAC de Bretagne sera plus que jamais en mesure de contribuer à l’animation du réseau de diffusion de l’art contemporain en Bretagne qui, structuré en association, s’appuie sur quatre centre d’arts (Kerguéhennec dans le Morbihan, le Quartier à Quimper, la Criée de Rennes, la Passerelle de Brest), les écoles d’art, les Archives de la critique d’art, les associations culturelles dont celles, entre autres, de Lannion et de Vitré, ainsi que les pôles universitaires de Rennes et de Brest.
En ce qui concerne les 23 FRAC de France, je tiens à vous rappeler quelques chiffres qui permettent de mesurer l’engagement fort de l’Etat.
Les subventions de fonctionnement du ministère de la Culture et de la Communication aux FRAC ont connu une progression de 18% depuis 2007. L’Etat a particulièrement tenu à accompagner la mise en place des nouveaux FRAC, dits de « deuxième génération ». Cet effort sera accentué en 2012 et en 2013.
Sur cinq ans, l’Etat aura apporté plus de 28 millions d’euros pour la construction de ces 6 nouveaux FRAC, en contribuant à hauteur d’un tiers des investissements nécessaires.
Un mot, enfin, sur un événement qui concerne l’ensemble de la scène de l’art contemporain en France et toutes nos politiques publiques dans ce domaine : l’inauguration à Paris, dans quelques semaines, des nouveaux espaces du Palais de Tokyo. Jean de Loisy, vous le savez, s’est engagé à ce que le Palais de Tokyo puisse être une vitrine de l’ensemble des FRAC. J’y vois la fin d’une opposition artificielle entre Paris et les Régions.
Je tiens à rappeler également que l’Etat apportera un financement exceptionnel aux 30 ans des FRAC en 2013, à hauteur de 350 000 euros. J’ai par ailleurs demandé au Centre National des Arts Plastiques de consacrer un tiers de ses budgets d’acquisition à aider les FRAC, à hauteur donc de 700 000 euros.
Ce formidable réseau qui va fêter bientôt ses trente ans constitue l’une des plus fortes entreprises, sur le long terme, de la décentralisation de nos politiques culturelles. Dans un contexte de profond changement, avec notamment la réforme des écoles d’art en région et de notre politique de labellisation des centres d’art, les FRAC forment des institutions autonomes sur lesquelles je tiens à ce que l’Etat puisse à la fois rester particulièrement attentif tout en exerçant une tutelle souple - indispensable à la préservation de leurs dynamiques propres.
Aujourd’hui, nous pouvons prendre la mesure de ce qu’il est possible d’entreprendre grâce à l’engagement croisé des collectivités et de l’Etat. Le nouveau FRAC Bretagne va pouvoir écrire une nouvelle page, ambitieuse, des politiques pour l’art contemporain en région.
Je vous remercie.