Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie pour votre présence.
Il y a des symboles qui parlent, qui marquent.
J’observe que les signatures d’accords entre les auteurs, les
producteurs et les chaînes de la TNT, du câble et du satellite, qui ont
lieu aujourd’hui se tiennent, exactement un an, jour pour jour, après
celle d’accords avec les chaînes analogiques.
Et c’est aussi le jour de la publication, au journal officiel, du décret concernant les chaînes analogiques.
Le 22 octobre est donc une date fétiche pour la création audiovisuelle.
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir car vous savez l’importance que j’attache à la conclusion d’accords interprofessionnels avec les chaînes de la TNT qui sont une part de l’avenir numérique de la télévision.
Il était devenu nécessaire de revoir le décret de 2001 les concernant.
En effet, ces chaînes de la TNT rencontrent des succès d’audience ; elles sont donc des moteurs de la croissance économique ; et par conséquent elles sont aussi amenées à donner demain une nouvelle impulsion à la création audiovisuelle, aux côtés des chaînes dites historiques.
Je voudrais vraiment saluer le rôle de David Kessler et Dominique Richard qui, par leurs qualités bien connues de tous ici, ont rendu possible la négociation qui a abouti à cet accord. Elle n’était pas aisée. Les médiateurs l’ont efficacement accompagnée. Je les en remercie vivement.
Et, bien sûr, je souhaite souligner l’exemplarité de cette négociation : tous les producteurs, tous les auteurs et tous les diffuseurs, au-delà de leurs différences, se sont parlé, ont échangé leur position de manière franche, mais toujours constructive.
La sagesse de tous a pour résultat des accords équilibrés qui tiennent compte des fragilités économiques des diffuseurs de la TNT, qu’il ne faut pas sous-estimer malgré leur dynamisme. Mais ils traduisent aussi une ambition en matière de diversité culturelle et de création à laquelle je suis particulièrement attaché, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, notamment à Lussas pour le documentaire, et à La Rochelle pour la fiction.
En effet, ces accords instaurent désormais pour les chaînes signataires des obligations de commandes d’oeuvres patrimoniales, c’est-à-dire de fiction, de documentaire, d’animation, de vidéomusiques et de spectacles vivants.
La crise économique qui n’épargne pas le secteur de l’audiovisuel suscite des craintes et des appréhensions sur la vitalité de notre production d’oeuvres audiovisuelles. Ces inquiétudes, que j’écoute avec attention, sont légitimes. L’intérêt d’accords comme ceux que vous signez aujourd’hui, c’est d’ouvrir une vraie perspective de développement de la
production d’oeuvres patrimoniales pour les années à venir.
Je nourris, pour ma part, plein d’espoirs pour l’avenir de la création française. Les téléspectateurs seront, toujours, au rendez-vous que leur donnera la création télévisuelle à condition qu’elle soit innovante et de qualité, car nous devons relever ensemble le défi du renouvellement du public de la télévision.
L’innovation, l’imagination, l’inventivité, c’est l’antidote à la crise. La création continue d’un patrimoine audiovisuel est la force de tous les acteurs de l’audiovisuel français. C’est du moins l’objectif que je me fixe, que je vous propose d’atteindre, et croyez bien que j’y mettrai toute ma force, ma volonté et mon énergie.
Avec cette signature, se clôt un cycle de refonte du contrat de création audiovisuelle qui unit les auteurs, les producteurs et les diffuseurs, avec l’avènement de la télévision numérique.