Dès le début des années cinquante, Nikos Papatakis s’impose comme l’une des personnalités les plus audacieuses du septième art. Le producteur d’un Genet devenu réalisateur ou d’un Cassavetes encore peu connu s’impose également lui-même comme le réalisateur de l’équilibre toujours précaire mais aussi de la vérité de la marginalité. Les Abysses, les Pâtres du désordre, Gloria Mundi sont les films d’un homme qui a toujours choisi de faire entendre à la fois un cri et un chant : son exigence et son audace nous poursuivront longtemps. Il sut traduire combien le cinéma d’art et d’essai peut être aussi celui de la tonitruante et inaudible vérité des marges.
Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, à Nikos Papatakis
Réfractaire constant, irréductible marginal, exilé de toujours, Nikos Papatakis vient de nous quitter. Après avoir vécu en Ethiopie, au Liban, puis en Grèce, ce cinéaste de l’errance avait choisi de s’installer en France, à la veille de la dernière guerre mondiale. A Paris, ses compagnons de route s’appellent Breton, Sartre ou encore Jean Genet, dont il produisit l’inoubliable Un chant d’amour, très vite censuré… En 1947, il ouvre un cabaret mythique, la Rose rouge, qui offre à une certaine Juliette Gréco ses premières rencontres avec le public.
Publié le 22.12.2010
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