Gustav Leonhardt s'est éteint dans sa maison d'Amsterdam à 83 ans.
Sa disparition endeuille le monde de la musique baroque, cette Ile
enchantée dont il aura fait résonner toute la beauté sur instruments
anciens.
Sous ses doigts de claveciniste et d'organiste comme sous sa baguette
de chef d'orchestre, la musique baroque avait connu un renouveau
dont il était le pionnier incontesté. Musicien envoûtant, musicologue,
homme d'une immense culture, il aura fait naître des générations de
musiciens et redonné à la musique baroque tout son prestige.
Il a rejoint son maître absolu, Bach, dont il a enregistré près de 200
cantates sacrées avec Nikolaus Harnoncourt. Un Bach qu'il avait
incarné au cinéma en 1971 dans la « Chronique d'Anna Magdalena
Bach » de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.
Je rends hommage au courage de cet artiste majestueux qui, le 12
décembre encore, et malgré sa maladie, se produisait à Paris, au
Théâtre des Bouffes du Nord.