Une œuvre inédite. Monumenta invite chaque année un artiste d’envergure internationale à occuper les 13 500 m² et les 35 mètres de hauteur de la Nef du Grand Palais, avec une œuvre inédite, conçue spécialement pour cet espace monumental. Après Anselm Kiefer en 2007, Richard Serra en 2008, Christian Boltanski en 2010 et Anish Kapoor l’année dernière, Daniel Buren est l'artiste invité de l’édition 2012 de MONUMENTA. Il y présente du 10 mai au 21 juin « Excentrique(s) », travail in situ.
Le travail in situ, un des concepts clés de Daniel Buren, qui caractérise son activité artistique dès 1965, signifie que l’œuvre naît de l’espace dans lequel elle s’inscrit, ne pouvant être envisagée en faisant abstraction de son lieu de présentation, dans et pour lequel elle est conçue.
Daniel Buren a réalisé près de deux mille expositions dans le monde entier. Né en 1938 à Boulogne-Billancourt, il déclare vivre et travailler in situ, mettant l’accent sur l’importance fondamentale des sites dans lesquels et pour lesquels il crée. Il a ainsi transfiguré le Guggenheim de New York ou la Cour d'honneur du Palais Royal à Paris.
Daniel Buren poursuit depuis cinquante ans son œuvre en s’appuyant sur une gamme « d’outils visuels » qui produit chez le visiteur une profonde métamorphose de sa perception. Le lieu devient inséparable de l'œuvre qui en révèle les dimensions cachées. Le regard voit soudain autre chose, autrement.
« Excentrique(s) », travail in situ. L’œuvre est constituée d’une multitude de cercles de plastique coloré soutenus par 1.500 piliers noirs et blancs, comme autant de parasols plantés les uns contre les autres. La cafétéria et la librairie sont elles aussi intégrées dans l'oeuvre, avec un mobilier signé par l’artiste. Les couleurs projetées au sol à travers les cercles de plastique translucide se mêlent de façon plus ou moins forte selon la luminosité.
Au centre, sous la verrière quadrillée de bleu, des miroirs posés sur le sol. Les visiteurs, en se promenant dessus redécouvriront l'architecture du Grand Palais.
Daniel Buren s’explique : « Les cercles colorés sont posés très bas, à 2,80 mètres du sol maximum. Il y a donc un volume gigantesque entre ces ronds et la verrière dont la hauteur va jusqu'à 45 mètres. Entre les deux il n'y a rien. C'est-à-dire que pour moi, il y a tout.
Ce que je sculpte, c'est cet espace, ce volume gigantesque. Ce qui est intéressant, c'est la vie entre l'enveloppe de la verrière et le toit que je construis. Et, bien sûr, la lumière qui va se voir au sol dès qu'il y aura du soleil et qui prendra différentes couleurs en traversant le plastique ».
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